La politique ne sortira sûrement pas grandie des derniers épisodes d’une saga qui visiblement n’a que trop duré à Anderlues. Avec un bourgmestre, Philippe Tison, que l’on décrit comme tyrannique, plaçant ses pions et n’en faisant qu’à sa tête. Et qui présente aujourd'hui sa démission...pour être remplacé par sa compagne.
Cela fait de nombreuses années que la situation se dégrade et au-delà des bagarres internes, nul besoin d’être politologue pour se dire que certains élus y exercent encore une politique d’un autre siècle. Nous sommes loin en effet de la participation citoyenne et du retour du coeur prônée à d’autres échelons.
Dans cette cité du centre, il faut surtout choisir son camp. Avoir les reins solides et les poings serrés pour monter dans cette arène communale qui ressemble plus à un ring qu’à un lieu d’échanges, de dialogue et de compromis.
Dernier coup en date, ce pamphlet de 10 élus socialistes à l’encontre à la fois de 4 de leurs coreligionnaires et de l’opposition. Un communiqué qui pourrait faire rire si la situation n’était pas aussi dramatique. Un écrit qui prend par ailleurs sans vergogne le personnel communal en otage.
Mais qui n'a pas empêché donc, Philippe Tison d'être contraint à la démission tant la situation devenait inextricable pour lui.
Alors, Finis les « c’est pas moi, c’est lui »? Finis les silences complices et les déclarations fracassantes par réseaux interposés?
C'est loin d'être gagné. Car L'histoire n'est malheureusement pas terminée., le "héros" reste un pied dedans un pied dehors puisque c'est sa compagne qui prendra sa suite. Démocratiquement précisons-le puisqu'elle avait obtenu le second meilleur score de sa liste lors des élections de 2018. N'empêche: quel signe dramatique.
Alors, Le mentor s'en sortira-t-il par une nouvelle pirouette et continuera-t-il à tirer les ficelles ? Seul l'avenir le dira. Le tison de la discorde n'est, semble-t-il, pas tout à fait froid. Le bourgmestre sort par la grande porte tout en rappelant à qui veut l'entendre qu'il restera, en tant que conseiller communal, attentif à sa commune qu'il a toujours gérée en bon père de famille. Un père (très) autoritaire.
Le conseil communal de ce jeudi s’annonce en tout cas musclé. Et n'allez pas vous imaginer que certains y arriveront K.O.
Un soulagement partiel, cela dit, pour les anderlusiens. Si les élus pouvaient enfin, au lieu de sortir les gants de boxe, se remonter les manches, ce serait bingo pour tout le monde.
Car non la politique n’est pas forcément la règle du plus fort, elle peut s’exercer autrement mais toujours avec des gens courageux et combattifs. Comme certains ont toujours su l’être envers et contre tout ou tous. A Anderlues ou ailleurs.