Les premières vapeurs des gueules de bois post-électorales pour cause de victoire ou de défaite envolées, les partis fourbissent déjà leurs armes pour la prochaine bataille, celle des communales...Au risque de saouler les électeurs.
Deux jours après les élections régionales, fédérales et européennes, certains ont toujours mal aux cheveux. Du côté du MR et des Engagés d'abord, parce qu'on a fêté la remontada avec une ardeur à la hauteur des scores qui permettent aux deux partis d'annoncer dès aujourd'hui leurs noces à tous les niveaux de pouvoir. Et puis du côté du PS et d'Ecolo aussi parce qu'un coup de bambou pareil, ça laisse des traces qui risquent durer dans le temps, singulièrement dans le camp des Verts, complètement K.O. Un crash a nuancer toutefois. pour le PS, singulièrement dans l'arrondissement Charleroi-Thuin où il reste leader, notamment grâce au gros score de Thomas Dermine.
Dans le chef des deux perdants, pas le temps de gamberger, néanmoins. Car le 13 octobre prochain, se profilent déjà les élections communales. Et la bataille pour tenter de confirmer la tendance chez les libéraux et les centristes, et de l'inverser chez les socialistes et les écolos, a déjà commencé. Bien sûr pour les perdants, il est certain qu'il faudra analyser les raisons de l'échec cuisant pour ne pas commettre les mêmes erreurs qui ont mené les deux partis au fiasco. Mais ce temps-là ne durera pas des semaines, ont le sent.
A cet égard, les messages postés par de nombreux candidats sur les réseaux ne laissent planer aucun doute: les "mercis" agrémentés du nombre de voix de préférences des candidates et candidats sont clairs. Traduisez: "Coucou vous m'avez fait confiance en juin, ne m'oubliez pas en octobre".
C'est d'autant plus vrai que certains, déçus par leur non-élection au parlement wallon ou à la chambre, vont être obligés d'opérer une sorte de repli stratégique sur leur commune pour continuer à exister politiquement.
Cette deuxième couche électorale façon Doubitchou de Sofia promet en tous cas d'être aussi délectable que la première. Et il sera intéressant de voir comment l'électorat va réagir et s'il voudra confirmer ou non le petit séisme qu'il a initié le 9 juin.
Comme premier élément de réponse, il suffit d'aller voir les résultats des votes au niveau des cantons, mais surtout des communes. Un exemple marquant dans la région carolo: Thuin, où le MR frise les 40%, loin devant les socialistes qui, pourtant dirigent la ville depuis de nombreuses années. Le manque cruel de Paul Furlan et Philippe Blanchart sans doute.
La question est donc celle-ci: y aura-t-il une réplique sismique en octobre ou devra-t-on tabler sur le fait que la manière de voter est, comme on le dit souvent, singulièrement différente aux élections régionales/fédérales et lors d'un scrutin communal?
C'est parce que cette interrogation court dans toutes les têtes que chacun est déjà reparti en campagne. Reste à voir s'il est pertinent d'être déjà de retour sur les marchés, les réseaux, dans les rues et les kermesses au boudin pour rencontrer une population dont une bonne partie est véritablement saoulée par les gesticulations politiques qui durent depuis des mois.
Le taux d'abstention record lors du scrutin de dimanche dernier (1 million de Belges n'ont pas voté) constitue plus que probablement une ébauche de réponse...