Tous les partis présentent leurs binômes de tête pour les prochaines élections fédérales et régionales. Tous, non, car une formation résiste encore et toujours: le MR. Notamment pour Charleroi-Thuin où ça grenouille ferme entre Ducarme, Dolimont et Tzanetatos...
Le principe de la tirette qui veut désormais que les partis politiques sont obligés d'alterner les genres sur les listes électorales, engendre désormais quelques singularités.
Il y a quelques années, on présentait des listes complètes. Aujourd'hui, on lance la campagne par des "congrès de binômes". Traduisez: on présente d'abord les deux têtes de liste, l'une masculine l'autre féminine, donc.
Les premiers à s'être lancés dans ce nouveau petit jeu du "je vire en tête" dans le cadre des élections fédérales et régionales, ce sont les Engagés. Leur feuilletonnage qui a vu débarquer pendant deux semaines des binômes aussi surprenants et novateurs, a fait son petit effet à l'automne.
Le PTB est également en ordre de bataille à la Région avec Germain Mugemangango et Jamila Ammi.
La semaine passée, Ecolo s'est aussi lancé dans le pas de deux, avec sur Charleroi, la paire attendue à la Région: Christophe Clersy et Vinciane Ruelle, tandis que Jean-Marc Nollet prenait le lead pour le scrutin fédéral.
Et dimanche, c'était au PS de présenter ses binômes, Paul Magnette et Ludivine Dedonder tirant la liste fédérale en Hainaut tandis que Thomas Dermine faisait son entrée par la grande porte dans le petit monde électoral en leader carolo régional, affublé de Özlem Özen. Un binôme qui fait grincer de dents, notamment du côté de Anderlues ou Virginie Gonzalez se retrouve Gros-Jean comme devant à tous les échelons...
Et le MR dans tout cela? Bonne question, merci de l'avoir posée. Les Libéraux sont toujours en discussion. Singulièrement sur Charleroi où le "cas" Ducarme a des allures de casse-tête chinois: doit-on l'imposer comme tête de liste à la Région, sachant que la tête de liste fédérale sera plus que certainement trustée par Georges-Louis Bouchez? A vrai dire, Denis Ducarme n'a pas la main. Et il y a fort à parier qu'il ira...là où on lui dit d'aller. Car tout dépendra de la décision d'un seul homme ou presque: Adrien Dolimont qui, en sa qualité de ministre wallon, à toutes les cartes en mains. Le hic, c'est que Dolimont hésite toujours. Car si son envie profonde est de se présenter à la Région, son rêve ultime est surtout de devenir bourgmestre d'Ham-sur-Heure-Nalinnes en octobre prochain. Or, en vertu de décret décumul, seuls 25% des députés dans chaque parti peuvent cumuler une fonction de parlementaire et un rôle exécutif dans un collège communal: ceux ou celles qui ont le meilleur taux de pénétration aux élections régionales. Adrien Dolimont est, à ce jour toujours en train de faire ses calculs. S'il s'aperçoit que le risque est trop grand de ne pas pouvoir cumuler, il filerait alors vers le fédéral où, là, le cumul est toujours possible dans tous les cas. L'horizon se dégagerait alors pour Ducarme. Quoique...
Car resterait alors à savoir quel serait le sort de Nicolas Tzanetatos, qui était tête de liste régionale en 2019 et pour qui une rétrogradation serait un camouflet...avant un potentiel autre en octobre puisque Denis Ducarme revendique également... la tête de liste MR aux communales alors que "Tatos" est chef de file des Réformateurs depuis 6 ans...
Autant dire que chez les Libéraux carolos, certains affûtent les couteaux avant de le mettre entre les dents, tandis que d'autres rasent les murs histoire de ne pas prendre une lame politique dans le dos.
La politique des binômes, c'est très bien. Sauf quand on est plus que deux...