Vides, vides et désespérément vides. À cause de la météo maussade, les terrasses ont du mal à trouver des clients. Au grand dam de l’Horeca.
Les jours de pluie sont légion depuis plusieurs semaines. En conséquence, pratiquement aucun client n'occupe les terrasses des bars et restaurants. Une situation frustrante pour les restaurateurs. "L'année passée, à la même période, nous avions eu des mois de mai et juin exceptionnels, raconte Tolis Lalos, gérant du restaurant Fetavie. Nous avions vraiment pu exploiter à 100% notre terrasse. Cette année, on l'a seulement utilisé une fois, le jour de la fête des mères. Et encore, le climat était mitigé." Bien que son restaurant ait perdu 20% de son chiffre d'affaire à cause du mauvais temps, ce patron s'estime toutefois chanceux par rapport à d'autres établissements, qui dépendent de la saison estivale. "Nous ne sommes pas les plus à plaindre, confie Tolis Lalos. Les glaciers et les collègues qui travaillent sur des sites comme les barrages de l'Eau d'Heure ou encore l'Abbaye d'Aulne ont vraiment besoin de cette saison pour travailler. C'est triste de voir notre terrasse vide tous les jours, mais on ne peut pas se plaindre."
L'Horeca saisonnier, plus grosse victime du mauvais temps
À l’Abbaye d’Aulne justement, il n'y a pas un chat non plus à l’extérieur. Pour Yasar Senatin, gérant du Bois Joli, c'est la catastrophe. À peine quelques clients consomment chaque jour sur cette grande terrasse de 160 couverts, ce qui représente un manque à gagner d'environ. "Ca fait plus de 5 mois que l'année 2024 est très mauvaise, et surtout pour le secteur saisonnier", déplore-t-il. Alors, pour pallier ce climat, il espère pouvoir profiter de l'Euro en diffusant des matchs. Il explique : "Nous essayons de nous adapter et de trouver des solutions. Nous avons installé un petit écran pour l'Euro. Pendant la mi-temps, nous faisons des "happy hour", nous essayons vraiment d'attirer du monde comme nous pouvons, de créer une certaine ambiance mais surtout de voir des gens dans notre établissement qui est, la plupart du temps, vide pour le moment."
Autre problème, la gestion du personnel. À cause des températures changeantes, il est difficile de prévoir le nombre d'employés nécessaires par jour. "Nous devons prévoir mais nous ne savons pas prévoir, reprend yasar Senatin. Du beau temps est annoncé, il fait mauvais, notre personnel tourne en rond. Puis, du jour au lendemain, il fait bon, nous avons des clients mais pas assez de personnel. C'est très dérangeant pour notre organisation mais aussi pour nos clients qui en pâtissent."
Du soleil... oui mais quand ?
Sur le site du BAD Festival, c'est le même constat. Le vent, la pluie et les basses températures font fuir les consommateurs. "Dès que la nuit tombe et que le soleil s'en va, les températures chutent et les consommations de boissons avec, explique Nathan Lauriola, gérant du BAD Festival. Qui dit moins de consommations dit moins de chiffres d'affaires. Par rapport à l'année dernière, nous avons un manque à gagner de 30-35%. Nous ne sommes pas encore à la fin de saison donc nous allons peut-être réussir à nous rattraper sur les prochains week-ends." Pour le gérant, tout est encore possible si le beau temps revient. "Nous l'avons vu les week-ends où il faisait beau, nous avons gagné le double de l'année passée. C'est beaucoup de travail pour tout le monde mais on pourrait rattraper la saison, ajoute-t-il".
Le mauvais temps devrait enfin laisser place au soleil la semaine prochaine. Clients et restaurateurs croisent les doigts pour des jours plus cléments.