Il a surpris tout le monde sur les réseaux sociaux et sur youtube avec son titre « Sans hasard », l’échevin carolo, Thomas Parmentier, n’a pourtant pas voulu signer ici un énième coup de com. Si l’on en croit « l’artiste », il a simplement voulu se faire plaisir, entre potes, en racontant son histoire à la manière de ses idoles Benny B et MC Solaar.
Dans son clip, Thomas Parmentier se présente à la manière de ses idoles des années 90 en survêt à capuche, la révolte dans le ton et dans le look. Dans un décor industriel, le rappeur armé d’un pinceau et d’un pot de couleur noire, commence à taguer ses lunettes sur un mur plus ou moins blanc. Il s'agit du logo emblématique de sa première campagne électorale.
Tout est pesé, tout est calculé, mais Thomas Parmentier, à son habitude, n’est pas là où on l’attend.
« Le rap c’est vraiment ma culture. On est une équipe d’amis et on s’est lancé un pari de fin de journée. Mon ami m’a envoyé une prod et j’ai écrit un texte. C’est quelque chose que j’avais dans la tête depuis longtemps et quitte à faire un morceau autant parler de mon histoire. Mon objectif était de ne choquer personne. »
Les seules personnes à qui Thomas Parmentier a demandé l’autorisation de sortir ce morceau sont ses parents.
« Jusqu’à la dernière minute, on a discuté, même mes potes m’ont dit t’es sûr ! et oui on s’est lancés. »
La politique fait partie de la vie de Thomas Parmentier depuis l’âge de 10 ans, elle s’est donc imposée à lui, mais pour l’échevin carolo, tous les choix sont possibles.
« J’ai fêté mon anniversaire des 10 ans, le lendemain de la première élection de mon papa. Quand j’avais 16 ans, j’étais sûr que je voulais faire de la politique et à 25 ans, j’étais sûr que je ne voulais pas en faire. Donc, il y a plusieurs messages, c’est possible de changer d’avis et c’est possible aussi de s’impliquer dans ses choix. »
Fils de…
Thomas Parmentier, est fier d’être le fils de son père. Ce nom lui a ouvert des portes, mais paradoxalement cela lui a aussi rendu la tâche plus difficile.
« Je suis arrivé avec un nom qui était connu et avec un ressenti positif. Après pendant toute votre vie, on dit que vous êtes un fils de… donc c’est beaucoup plus facile d’y arriver mais plus difficile aussi d’être légitime. »
Passer au rang de suspect, j’étais pas préparé
Une phrase qui ne passe pas inaperçue dans le clip de Thomas Parmentier c’est « Passer au rang de suspect, j’étais pas préparé ». Elle rend compte selon l’auteur, de ce ressenti qui fait d’un politicien un suspect.
« Ce n’est pas lié à moi, mais de manière générale à un moment donné, le politicien devient suspect. Pourquoi vous faites ça ? pourquoi vous choisissez ça ? pourquoi vous décidez de monter ? … En fait, parfois nous mettons une photo sur instagram parce qu’on a envie de montrer qu' on est content, il n’y a pas de stratégie derrière, mais on reste suspect. Je suis passé de golden boy à suspect alors que je voulais juste m’investir pour ma ville. »
Thomas Parmentier n’était pas préparé à cette situation et à cette perception de l’homme politique. Pas plus qu’il n’était préparé à ce qu’il a vécu lors des affaires à Charleroi.
« Il y a eu un avant et un après, parce que sans les affaires je ne serais pas là. C’est mon père qui serait toujours là. J’aurais sans doute travaillé dans son ombre et ça m’aurait très bien été. Cela change une vie malgré tout, parce que c’est une carrière qui à un moment donné s’arrête. C’est juste, c’est pas juste… moi, j’ai un sentiment d’injustice par rapport à ça, mais chacun est libre de juger. En tout cas, ça a profondément modifié tous les plans. Ce serait mentir de dire que ça n’a rien changé. Mais je ne suis pas du tout revanchard ! »
Interpellé sur le sujet, Thomas Parmentier, rappelle que les affaires, c’est une phrase de sa musique. Mais c’est aussi son histoire !
Des réactions politiques ?
Lorsque l’on est le représentant d’un parti politique à quelque niveau que ce soit, il est difficile de passer inaperçu avec un morceau de rap. Toutefois, Thomas Parmentier prend les choses avec philosophie et parle d’épiphénomène.
« J’ai eu des réactions privées, mais je ne sors pas un son où je renie mes valeurs et mon parti. Donc je pense que c’est un petit phénomène parce que les gens n’ont pas l’habitude, mais je ne pense pas que cela va changer la stratégie du parti socialiste ou les pourcentages dans les sondages. Certains m’ont même dit que je voulais toucher la jeune génération avec mon clip, mais je ne pense même pas que c’est le style de rap de la jeune génération. »
Alors y en aura-t-il d’autres ? L’échevin ne dit pas non !