À Charleroi, le PS souhaite ouvrir sa majorité absolue aux Engagés. Lors d'une conférence de presse, les Rouges ont annoncé poursuivre les discussions avec le parti mené par Eric Goffart. Un choix qui écarte le MR et le PTB, pourtant bien placés dans les résultats électoraux.
Le nouveau bourgmestre de Charleroi, Thomas Dermine, poursuivra ses discussions uniquement avec les Engagés. Une décision qui pourrait sceller une coalition PS-Engagés à Charleroi pour les 6 prochaines années. "Ce qui a fait la différence, c'est des questions de confiance, explique Thomas Dermine, futur bourgmestre de Charleroi. Cela fait deux législatures que le travail est effectué avec un partenaire fiable, les Engagés, et la volonté de continuer a été exprimée clairement par les électeurs carolos. Ensuite, je pense que notre façon de faire de la politique, c'est d'être constructif et reconnaitre que tout ne va pas bien à Charleroi. Il y a des choses qui progressent mais il y a encore des grands défis. Entre ceux qui restent dans le slogan et ceux qui veulent vraiment se retrousser les manches, c'est ça qui a fait la différence."
Ce choix s’inscrit dans la continuité de la dernière mandature, où le PS s’était déjà associé aux Engagés et à Ecolo. Alors que les Verts ont totalement disparu de l’échiquier politique, les Engagés ont presque doublé leur score, passant de 7 à 12%. Avec cette nouvelle alliance, les Rouges espèrent continuer leurs efforts. Paul Magnette, bourgmestre sortant, confie : "Il faut à la fois de la continuité, car nous avons lancé de grands projets qui vont d'ailleurs, pour beaucoup, sortir de terre, notamment en matière d'aménagement urbain, de reconversion des zones industrielles, de l'emploi ou encore de la formation. Cependant, il y aura également des inflexions puisqu'il y aura une nouvelle équipe, de nouveaux visages et, donc, de nouvelles idées."
Le projet commun entre les deux partis n'a pas encore été totalement défini, mais le PS et les Engagés possèdent de nombreux points de convergence. "Éric Goffart en a fait un axe de sa campagne sur l'amélioration du cadre de vie. Nous avons vu que nos partis possédaient de beaux points communs. Nous n'avons pas encore négocié les matières mais nous nous rendons compte que les Engagés portent un projet qui nous parait très intéressant, notamment sur des aspects comme la formation et l'enseignement, ainsi que le fait de garantir que tout le monde trouve sa place dans la redynamisation de la ville", déclare Julie Patte, bourgmestre faisant fonction.
De leur côté, malgré de meilleurs résultats qu’en 2018, le MR et le PTB restent dans l’opposition. Si des discussions se sont tenues entre les différents partis, celles-ci n’ont pas été concluantes. Le futur bourgmestre explique : "Nous avons passé près de deux heures avec les deux partenaires, avec pour objectif de déconstruire les slogans. Nous avons notamment parlé de gratuité pendant la campagne, alors nous nous sommes demandés ce qui était visé exactement, si c'était finançable, avec quelles modalités, ... Nous avons remarqué que, sur beaucoup de sujet, cela sonnait creux, singulièrement au niveau du PTB. C'est pour cela que nous avons voulu nous engager avec des partenaires crédibles au niveau de leurs engagements." Autre facteur influençant la décision du PS, la relation de confiance. "Il y a plus de 10 ans de travail en commun avec les Engagés, cela créée donc des relations, reprend Thomas Dermine. À l'inverse, une campagne électorale peut également laisser des traches et entacher les relations. Lorsque Monsieur Ducarme débarque à Charleroi et passe deux ans à critiquer tout ce qui s'y passe, ce n'est peut-être pas la meilleure façon pour créer une envie de collaborer ensemble."
Dès lundi, les deux partis entreront dans la seconde phase de discussions, c'est-à-dire les consultations auprès des acteurs de la société civile. Ils auront jusqu’au 11 novembre pour conclure le Pacte de majorité.