A la veille d'un nouveau comité de concertation, le 22 janvier prochain, le secteur de l'évènementiel veut rappeler une nouvelle fois aux autorités fédérales qu'il est grand temps d'anticiper l'avenir. La FDME (Fédération Des Métiers de l'Evènementiel) avec Save Our Events demandent l'élaboration d'un calendrier de reprise et des perspectives concrètes pour l'ensemble des métiers liés à l’organisation d’évènements.
Ces dernières semaines, la fédération des métiers de l’évènementiel, la FDME, a rencontré tous les présidents et/ou représentants des partis francophones pour tenter d’obtenir des réponses à ses nombreuses questions.
Le président André Joyeux, n'en revient pas, mais comme soeur Anne il ne voit rien venir ! Ce secteurs, comme d’autres, restent dans le flou artistique le plus complet. Aucun parti politique ne veut prendre l’initiative.
« Nous avons l’impression qu’en Belgique, si un coupable ne convient pas à la crise, on va chercher un autre coupable. Les chiffres sont actuellement meilleurs et en fonction de ceux-ci, on pourrait imaginer certains protocoles en accord avec le monde politique et le secteur de la santé. Mais nous n’avons même pas ces discussions là ! Ce matin, on parle beaucoup des agences de voyages, on va diaboliser les gens qui vont aller faire un tour dans les Ardennes ou ailleurs ? Il faut arrêter de chercher des coupables ici ou là. »
« Nous voulons des perspectives claires »
Les professionnels de l’évènementiel ont l’habitude d’anticiper. Ils ne demandent rien d’autre à nos hommes politiques.
La campagne de vaccination ainsi que les traitements potentiels devraient, selon eux, permettre la mise en place d'un calendrier de redémarrage en tenant compte à la fois de l'aspect sanitaire mais aussi de l'urgence à clarifier la situation pour tout un secteur, à l'arrêt depuis mars 2020.
« Quand nous tendons des perches au monde politique, les élus nous répondent qu’ils écoutent le monde scientifique. Mais nous, nous n’avons pas mis au pouvoir des scientifiques ! Nous avons mis au pouvoir des hommes politiques pour qu’ils prennent des décisions. »
André Joyeux et ses affiliés sont prêts à tous les sacrifices, mais pas celui de leurs entreprises. Ils ne demandent qu'à participer activement à l'élaboration d’un éventuel calendrier de reprise et aux protocoles à mettre en place afin de préserver la situation sanitaire.
« Le réveil va être catastrophique »
Ce secteur représente des milliers de personnes dans des métiers très variés. Des milliers d’entreprises qui emploient des petites mains, aux gros organisateurs d’évènements.
« Nous avons besoin de temps pour organiser nos évènements. Nous sommes mi-janvier, si nous voulons sauver les évènements 2021, nous avons besoin de perspectives dans les 15 jours, si on veut encore pouvoir faire des choses au printemps et en été. Sinon, nous risquons de voir la saison 2021 tomber à l’eau également. »
Les revendications du secteur, claires et concrètes, sont donc les suivantes:
- La mise en place d'un comité de pilotage, fédéral ou régional, composé d'acteurs professionnels de l'événementiel, de représentants politiques et d'experts en santé publique.
- Maintenir le droit passerelle et le chômage temporaire durant toute la période de reprise et obtenir des aides financières structurelles. Augmenter la garantie de la SOWALFIN à hauteur de 100% (au lieu de 75% actuellement) pour le prêt “Ricochet” permettant à un bon nombre d'entreprises d'enfin y accéder.
- Mettre en place une amnistie fiscale au niveau fédéral jusqu’au moins le 31/12/2021. Cela passe par la TVA réduite à 6% sur l’ensemble des ventes, la TVA à 0% sur les entrées aux événements culturels et festifs, la diminution des cotisations patronales et de l’imposition fiscale.
- Etablir, tant au niveau fédéral que régional, un mécanisme de mise sous cocon afin de protéger les entreprises de l'événementiel. Il est nécessaire de mettre en place, notamment via la SOGEPA pour la Région wallonne, une équipe spécifique dédiée à la prise en charge des entreprises et structures avant que celles-ci ne déposent le bilan.
Sans ces leviers, André Joyeux, craint que le réveil en 2021 ne soit difficile.
« Le réveil va être non seulement pénible, mais catastrophique. Certaines personnes déjà à terre risquent de ne pas se relever. Se réinventer ? Cela dépend de tellement de paramètres qui sont autant de points d’interrogation pour les indépendants de notre secteur qu'ils ne savent absolument pas ce qu’ils vont faire demain. »
La Fédération des métiers de l'évènementiel avait organisé une manifestation le 6 septembre 2020 à Bruxelles. Très active sur les réseaux sociaux, elle a créé une vidéo ⤵ pour sensibiliser la population à sa situation :