On le savait malade. Paul Furlan s'est battu contre la maladie jusqu'au bout. Mais l'ancien mayeur de Thuin et ex-ministre wallon, n'aura pas réussi son combat le plus difficile. Il est décédé ce lundi, à l'âge de 60 ans en laissant une ville, un parti et surtout une famille et des amis inconsolables. Retour sur son parcours.
C’est en 1994 que Paul Furlan décide de s’investir en politique avec son ami de toujours, Philippe Blanchart. Il choisit de rejoindre les rangs du Parti socialiste. Diplômé en gestion des administrations publiques, il est d’abord chef d’entreprise de plusieurs commerces. Toujours en 1994, lors de élections, il devient conseiller communal à Thuin. En 1997, il remplace l’ancien bourgmestre thudinien, Julien Brochard, comme chef de groupe de l’opposition.
C’est en 1999 que Paul Furlan gagne en notoriété grâce aux élections régionales de la même année.
A la tête de sa commune
En octobre 2000, avec la liste COMMUNE, Paul Furlan récolte 14 des 23 sièges, ce qui lui permet de ceindre l’écharpe maïorale. Aux élections de 2006, son parti obtient 15 sièges au conseil communal de Thuin. Président de l’Union des villes et des communes de Wallonie (2006-2009), réélu de Thudinie au Parlement wallon en juin 2009, Paul Furlan hérite du portefeuille des Affaires intérieures, en charge des Pouvoirs locaux et du nouveau ministère de la Politique de la Ville au sein du gouvernement wallon présidé par Rudy Demotte (2009-2014).
Bourgmestre empêché par ses fonctions ministérielles (2009-2012), Paul Furlan reste la tête de liste PS au scrutin communal d’octobre 2012. En recul, le PS garde sa majorité absolue et associe le MR et le cdH au pacte de majorité.
Etablissant un nouveau record en voix de préférence en Thudinie lors du scrutin régional du 25 mai 2014, Paul Furlan vient à peine de prêter serment à Namur quand il est désigné à de nouvelles fonctions ministérielles dans le gouvernement wallon placé sous la présidence de Paul Magnette (été 2014). Paul Furlan reste ministre en charge des Pouvoirs locaux et de la Ville.
Une démission forcée qu'il n'avalera jamais
Mais en janvier 2017, l’affaire Publifin vient noircir un CV presque sans faute. Le 26 janvier 2017, Paul Furlan démissionne de son poste de ministre wallon des pouvoirs locaux et redevient bourgmestre de Thuin, à temps plein. On se souviendra de cette phrase concernant les mandats de son ex-chef de cabinet adjoint Claude Parmentier chez Publifin et Nethys, "je ne savais pas, j'aurais pu le savoir et c'est vrai, je n'ai pas cherché à le savoir, car sa situation n'avait pas évolué lorsqu'il est entré en 2014 dans mon cabinet"
Il rempile néanmoins en 2018 pour un nouveau mandat de bourgmestre, le 4e de suite, un record pour la ville thudinienne.
Après les élections régionales de mai 2019, son nombre de voix de préférence (23 203) le place dans les 25 % des membres de son groupe politique disposant du plus haut taux de pénétration. Selon le décret décumul, cela l'autorise à cumuler son mandat de député wallon et une fonction dans un exécutif local, celle de bourgmestre de la ville de Thuin dans son cas.
En mai 2020, après avoir géré le début de la crise Covid, il laisse sa place à sa dauphine, Marie-Eve Van Laethem. Il redevient alors conseiller communal à Thuin mais reste député wallon. Président de Charleroi Métropole, il aura oeuvré de bien des manières pour mettre au devant la scène la région de Charleroi et toutes les communes environnantes. Le seul combat qu’il n’aura finalement pas pu mener à bien était celui de la maladie, Paul Furlan s’est éteint ce 10 avril 2023 à l’âge de 60 ans.
Olivier BOHAIN et François GROSSARD