Seul candidat à la succession d'Elio Di Rupo à la présidence du parti socialiste, Paul Magnette s'est rendu ce samedi matin au bureau de vote de Mont-sur-Marchienne. Sans grande surprise, le bourgmestre de Charleroi devrait être à la tête des socialistes. "Il n'y a pas beaucoup de suspense, c'est vrai puisque je suis le seul candidat. Mais c'est quand même un grand moment" a-t-il confié à notre micro après avoir voté.
Reconquérir l'électeur
Pour le carolo, la tâche s'annonce très compliquée. Il hérite d'un parti en perte de vitesse suite aux élections de mai dernier. Le PS a été affaibli par le triple scrutin avec une perte de 7 sièges en Wallonie et de 3 sièges à la Chambre. Paul Magnette va devoir reconquérir et convaincre les électeurs. "Qu'il y ait un pluralisme à gauche, ce n'est pas un problème en soi. Ce qui est plus problématique, c'est quand certains prennent les électeurs en otage. Quand certains disent : Avec moi, vous allez voir ce que vous allez voir. Et puis, au lendemain des élections, ils ne font rien et ne prennent aucune responsabilité, ça pose un vrai problème" détaille le futur président du PS.
Le socialisme et le fédéral
L'éco-socialisme est aussi au coeur de son discours. "Il y a aussi le défi d'expliquer que le socialisme c'est l'idée dont on a besoin au 21ème siècle. L'éco-socialisme peut répondre à la fois à tous les défis liés au réchauffement climatique et aux crises sociales. C'est pour cela qu'on se bat pour l'augmentation des petites pensions, pour améliorer le financement des soins de santé, rendre l'accès de chacun possible, continuer d'investir dans la gratuité, réinvestir dans le logement,... Il y a beaucoup de choses à faire encore" explique-t-il à la sortie du bureau de vote.
Autre lourde tâche : les négociations au fédéral. "Nous avons une idée très claire de ce qu'on veut faire mais ça n'a pas l'air d'être le cas partout. Donc c'est effectivement très compliqué" annonce le bourgmestre de Charleroi.
Une intransigeance "robespierriste"
Enfin, Paul Magnette va devoir imposer son style après 20 ans de présidence d'Elio Di Rupo. Il a déjà prévenu qu'il serait d'une intransigeance "robespierriste" face aux écarts de conduite. "Ceux qui se sont mal comportés tout en prétendant être socialiste ont fait un mal fou aux socialistes, vraiment un mal énorme. Il faut de ce point de vue aucune indulgence et qu'il faut être extrêmement sévère au niveau des sanctions dès que quelqu'un met un pied en dehors de la ligne" a-t-il déclaré.
La passation de pouvoir entre Elio Di Rupo et Paul Magnette se déroulera demain à Bruxelles.