Conseil communal un peu chahuté hier soir à Charleroi. On y votait le budget. Dans notre édition d’hier, le bourgmestre Paul Magnette nous annonçait en direct que le budget était en équilibre, sans nouvelles taxes, mais difficiles. Le coût des zones de polices et de secours, ainsi que du CPAS sont en hausse. La ville base donc son budget sur un prêt demandé à la Région. Malgré de nombreux projets trouvés intéressants par la majorité comme l’opposition, le ton est monté entre MR et Collège Communal. Compte-rendu.
Un budget en équilibre, mais difficile
Tout le monde est unanime. Les communes et surtout les grandes villes sont sous-financées. Les zones de police et de secours coûtent de plus en plus cher. Et la dotation au CPAS augmente. Pas moins de 16% des carolos font appel au CPAS. Il a pourtant des projets, comme une salle de shoot et une maison médicale en centre ville.
Le bourgmestre annonce donc un budget tout juste en équilibre, mais difficile. Avec des mesures positives. Comme la fin du moratoire qui obligeait Charleroi à ne remplacer qu’un départ sur trois dans son administration.
Des projets de travaux et de mobilité
C+ félicite aussi le collège dont il faut partie pour ses investissements prévus au budget. On notera par exemple, 3 millions pour la piscine de Gilly. Ou des travaux prévus dans douze écoles.
Ecolo, sans surprise insiste sur la touche verte du budget. Multiplié par dix pour a mobilité et en augmentation de 37% pour Nature en Ville.
Pour l’opposition, c’est non
Pour l’opposition, par contre, ce budget n’est pas acceptable.
« D’abord parce qu’une trop grande part de l’effort budgétaire pèse sur les épaules les moins larges de Charleroi, a déclaré Germain Mugemangango, au nom du PTB. Les parkings payants et l’augmentation des tarifs des homes du CPAS de Charleroi en sont deux exemples. Ensuite parce que les besoins des carolos en matière de logement, de soutien social et de mobilité ne sont pas rencontrés dans ce budget. »
Défi insiste, lui, sur le fait que, s’il y a des projets intéressant dans le budget extraordinaire est les futurs grands travaux de Charleroi, ce serait au quotidien que le budget coince.
« Le budget ordinaire n’a jamais aussi bien porté son nom, a affirmé Jean-Noël Gillard, le chef de groupe Défi Charleroi. Il est ordinaire, il est plat, il manque de souffle. Au point que je cherche vraiment ce qui dans certaines des compétences du Collège, ce que pourrait être le projet-phare dans le budget ordinaire. »
Le MR a fait monter les débats d’un ton
« Tout ce que je relève, a ensuite martelé Nicolas Tzanetatos, le chef de groupe MR Charleroi, c’est que les dépenses, quand elles sont en augmentation, sont concentrées sur un volet de la politique communal qui, pour moi, n’est pas celui qui sert au citoyen. On a quand même utilisé certaines techniques qui sont presque de l’escroquerie comptable. »
Le mot a été très mal pris, tout comme le reproche d’augmentation des frais de cabinet par le MR. Le ton est monté, et le bourgmestre est même sorti un instant, prétextant qu’il entendait mieux le chef de file MR quand il ne le voyait pas.
Il faudra compte avec l’aide de la Région
Le budget a été adopté majorité contre opposition. Mas il tient beaucoup sur l’accord d’un prêt et d’aides des pouvoirs supérieurs. A l’heure d’une nouvelle législature wallonne, c’est donc un vrai budget de transition.