Les élections régionales, c’est dans un an presque jour pour jour. À l’approche de ce moment clé, l’heure est à la modernisation du processus électoral, avec notamment la réforme de l’apparentement.
Mais qu’est-ce que cela signifie et quelles pourraient être les conséquences au sein des différents partis ? Décryptage.
Le parlement de Wallonie a approuvé la réduction du seuil d’accès à l’apparentement, un système qui vient redistribuer les cartes après les élections.
« En Belgique, on vote dans un système proportionnel : les partis reçoivent un nombre de sièges en proportion des voix qu’ils obtiennent lors des élections. Mais aucun système proportionnel ne l’est exactement, sinon il faudrait couper des individus en plusieurs. Il reste donc toujours des voix perdues, et l’apparentement sert à contre-balancer ce phénomène », explique Min Reuchamps, politologue à UCLouvain.
Chacun vote dans une circonscription électorale au sein de la province. Mais comme il n’y a pas autant de sièges à pourvoir que d’électeurs, il y a toujours des voix perdues : des voix données par des citoyens qui ne permettent pas à une liste d’obtenir un siège.
« On va garder ces voix pour les mettre ensemble au niveau provincial : c’est ça l’apparentement. Il est donc possible qu’un parti reçoive un siège de plus », ajoute Min Reuchamps.
Le seuil revu à la baisse
Jusqu’ici, la condition pour pouvoir appliquer cette règle et s’allier était d’obtenir un nombre suffisant de voix dans la circonscription électorale. Mais ce seuil va baisser de moitié.
« Le parlement diminue ce seuil au sein de l’apparentement de 66% à 33%. Les formations qui reçoivent un peu moins de voix vont donc avoir plus facilement accès à l’apparentement », explique le politologue.
Et donc, peut-être, accéder à des sièges au parlement de Wallonie.
De petits partis bientôt au parlement ?
L’abaissement du seuil d’accès pourrait donc avoir des répercussions notamment sur de plus petits partis.
« Notre parti pourrait être impacté positivement, mais ce n’est pas une aussi grosse réforme qu’annoncé. Et puis, ça peut être un cadeau pour DéFI, mais ça peut l’être aussi pour des formations avec lesquelles on ne partage pas du tout les convictions », témoigne Daniel soudant, président wallon de DéFI.
De leur côté, les plus gros partis tels que le MR sont inquiets. Plusieurs députés craignent de perdre leur place.
Enfin, selon plusieurs politiques, le risque de cette nouveauté c’est aussi le blocage. Plus il y aura de partis au parlement, plus les coalitions et accords pourraient être difficiles à trouver.
Apolline Putman