Ce mardi, à 18h30, le premier grand débat de la saison sur Télésambre aura pour thème "faut-il supprimer les intercommunales". C'est le bourgmestre de Thuin, Paul Furlan qui, il y a quelques semaines avait lancé cette question dans la presse.
Honnêtement, la question, si elle appelle des réponses sans doute nuancées, mérite malgré tout d'être posée. Les récents scandales de l'ISPPC et d'Enodia-Nethys prouvent en effet à l'envi que quelque chose cloche sérieusement dans le petit monde des intercommunales.
Malgré le décret gouvernance wallon de 2018, l'opacité, les petits arrangements entre amis, le flou entretenu autour de la gestion de certaines (grosses) structures continuent à faire la loi. Et de ce fait donne une image catastrophique des intercommunales dont beaucoup, pourtant sont utiles à la collectivité, et sont gérées en bon père de famille.
Mais l'opinion publique est ainsi faite que des affaires comme celles qui touchent L'ISPPC et Enodia sont tellement énormes que les raccourcis sont faciles à faire. L'écoeurement public est tellement profond au regard des dérives révélées, que la généralisation est inévitable : aujourd'hui, les intercos sont devenues synonymes de malgouvernance. Tout comme, il y a quinze ans avec la "Carolo" "logement public" était devenu un gros mot et un symbole de gouvernance déficiente.
Injuste ? Pas tant que cela. Parce que lorsque l'intérêt de service public est dépassé par les intérêts de quelques uns et un souci de rentabilité, il ne faut plus s'étonner des dérapages. Lorsqu'on complexifie à mort des structures jusqu'à les rendre incompréhensibles, y compris pour des administrateurs qui deviennent des presse-boutons, lorsque le management prend totalement le pouvoir, il ne faut guère s'étonner non plus que ces mêmes structures partent en sucette. Ni qu'elles soient vouées aux gémonies de l'opinion publique. Jusqu'à être menacées de disparition.