Les travailleurs sont de plus en plus nombreux à être confrontés à des comportements toxiques de la part de leur supérieur hiérarchique. Selon une enquête de Securex et de la KU Leuven, cela a augmenté de 69% depuis 2021.
Aujourd'hui, près d'un travailleur sur 10 (9,3%) se dit concerné par un contrôle excessif ou du micro-management. L'étude menée en avril auprès de 1.482 travailleurs belges, démontre "que les comportements toxiques des supérieurs hiérarchiques sont en forte augmentation". Securex relève que "les ouvriers signalent plus souvent cette situation que les employés, avec respectivement 12,5% et 8%. Cette différence s'explique en partie par la possibilité de télétravailler pour les employés, qui peut servir de tampon contre les comportements toxiques."
Outre un risque accru de burn-out, un management toxique augmente également le risque de comportements abusifs au travail. "Près de la moitié (43,5%) des travailleurs dont le supérieur hiérarchique exerce un contrôle excessif ont estimé avoir été victimes de comportements abusifs, tels que des agressions verbales ou physiques, des discriminations et/ou du harcèlement sur le lieu de travail, et ce au cours des 12 derniers mois", relève Securex. "Un quart (26,1%) des travailleurs ayant un supérieur hiérarchique avec un comportement toxique indiquent avoir été confrontés à du comportement abusif de la part de leur supérieur et 17,4% à du comportement abusif par des collègues ou des personnes externes à l'entreprise."
"Le comportement toxique des supérieurs, caractérisé par un contrôle excessif et du micro-management, va au-delà d'un mauvais leadership (...) Cela alimente une culture d'entreprise toxique qui ouvre la porte à des comportements abusifs", explique Anja Van den Broeck, professeure à la KU Leuven. "Quoi qu'il en soit, une attitude passive n'est certainement pas la solution. En plus d'un leadership toxique, un manque de leadership conduit également à un environnement de travail dangereux avec un manque de limites, dans lequel la probabilité d'exposition à des comportements abusifs est encore plus élevée."
Selon l'enquête de l'université louvaniste et de Securex, ce type de management est également en augmentation (+44,1% depuis 2021) et augmente effectivement encore plus le risque de travailler dans un environnement hostile. "Pas moins de 53,3% des travailleurs ayant un supérieur passif ont fait l'expérience d'un comportement abusif au cours des 12 derniers mois. Dans 31,3% de ces cas, le supérieur est identifié comme étant à l'origine du comportement, tandis que dans 22,2% de ces cas, ce comportement proviendrait de collègues ou de personnes externes à l'entreprise."
Il est crucial que les employeurs accordent suffisamment d'attention à la qualité du leadership, qu'il favorise l'autonomie tout en offrant une structure aux travailleurs, car "cela impacte directement les performances, le taux de burn-out et d'absentéisme du personnel", conclut Securex.