"Poésie Masculine", c'est le nom donné à un simulateur qui sensibilise au harcèlement des femmes en rue. Installé à partir du 3 novembre jusqu'au 1er décembre au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, il fera vivre aux visiteurs, une expérience interactive très forte, qui a pour but de modifier les comportements en la matière.
En Belgique, 100% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement de rue. Ce qui peut paraitre un geste isolé, sans conséquence, a en réalité un impact sur la vie d’une femme. Afin de rendre aux personnes de la gent féminine une Ville telle qu’elle est, à savoir, un espace de vivre ensemble sans menaces permanentes. C’est pour cela qu’un dispositif interactif nommé "Poésie masculine" a été installé au Palais des Beaux-Arts proposant aux participants de se mettre dans la peau d’une femme durant 5 minutes.
" On retrouve donc une simulation de ce que les femmes peuvent vivre quotidiennement dans la rue, indique Nathalie Erin, conceptrice du collectif "Poésie Masculine". Notre but est de sensibiliser les gens afin de permettre aux hommes de comprendre l’impact que ces mots, ces gestes peuvent avoir sur les femmes dans leur futur. Après avoir participé à l’expérience, nous proposons un accompagnement avec des ateliers et des sondages pour faire prendre conscience de ce qu’est réellement le harcèlement de rue. "
Il est également demandé aux participants de compléter une carte de la ville de Charleroi en soulignant les rues dans lesquelles ils passeraient et celle qu’ils éviteraient.
"On voit que les femmes n’osent pas fréquenter de nombreuses rues à Charleroi tandis que le questionnaire des garçons ne présente aucune crainte, explique Alicia Monard, échevine des égalités des chances. Les filles vont éviter certains quartiers et certaines rues à n’importe quel moment de la journée. Les femmes vont aussi utiliser des astuces pour ne pas attirer l’attention lorsqu’elle passe dans des rues inquiétantes. Le but pour la Ville est donc de récolter les informations afin de mettre en place des actions telles que "Ask for Angela" et élargir nos partenaires qui peuvent nous aider."
L’objectif est également de sensibiliser les élèves des écoles carolos. À travers cette expérience, les formateurs donnent quelques comportements clés à adopter si on est victime ou témoin de harcèlement.
"Le plus utile est de distraire le harceleur, lorsque l’on voit quelqu’un se faire harceler, confie Nathalie Erin. Mais si nous sommes une victime, l’idéal est de faire mine de rencontrer une personne que l’on connait afin de faire diversion."
L’expérience est ouverte à tous et totalement gratuite. Elle sera accessible du 3 novembre au 1er décembre, mais pourrait se prolonger en fonction de la demande.
Clara Declercq.