A quelques jours de la Brussels Pride, la Marche des Fiertés qui se déroulera ce samedi 18 mai, l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne vient de publier une nouvelle étude qui révèle que les faits de harcèlement et de violence envers les personnes LGBTQIA+ sont en augmentation. C'est également le cas en Belgique.
En Europe, de plus en plus de personnes LGBTQIA+ affichent ouvertement leur orientation sexuelle. Mais en même temps, elles sont davantage confrontées à la violence, au harcèlement et à l’intimidation. C’est ce que révèle la nouvelle enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne, qui se base sur les réponses de 100.000 personnes.
Cette étude détaillée réalisée par pays, précise qu’en Belgique, 62% des personnes LGBTQIA+ parlent ouvertement de leur appartenance. En matière de violence et de harcèlement, 15% des répondants belges disent avoir été agressés au cours des 5 années précédant l’enquête et 6% ont été agressées au cours des 12 mois avant son lancement. C’est un peu plus que la moyenne européenne. Une tendance que confirment les assistantes sociales de la Maison Arc En Ciel de Charleroi.
"Tristement, cela ne nous étonne pas. Nous avons de plus en plus de retours de personnes qui ont été harcelée ou dénigrées en raison de leur sexualité. C'est un réel problème et nous tentons d'accompagner au mieux ces personnes qui sont parfois désemparées face à ce type de violence", explique Laura Chavatte, assistante sociale à la Maison Arc-en-Ciel de Charleroi.
53% des belges LGBTQIA+ déclarent avoir été harcelés en 2023. Un constat interpellant, pour des faits qui peuvent survenir à tout moment… Nous avons rencontré Philippe. Il a été victime de violences verbales l’année dernière dans le centre de Charleroi. Des insultes qui ciblaient clairement son orientation sexuelle.
"C'était au mois de juin en 2023. Je me promenais dans la rue de la Montagne, il était environ midi, donc il y avait beaucoup de monde, des étudiants... Et tout à coup, une personne m'interpelle violemment et s'approche en me disant -espèce de sale PD-, puis il me crache sur le visage. J'ai évidemment été choqué. Et les témoins de la scène sont restés passifs. Je suis alors allé en parler à la Maison Arc-en-Ciel. Ici, on m'a conseillé de porter plainte contre X pour homophobie, ce que j'ai fait, sinon, cela n'apparâit pas dans les statistiques et on pense que tout va bien. Mais non, d'ailleurs je constate que c'est de plus en plus fréquent. On nous regarde, on chuchote. Et ce sont surtout les jeunes de 18 - 20 ans qui sont les plus agressifs par rapport à cela", explique Philippe.
Dans notre pays, plus d’une personne sur trois est victime de discriminations dans son quotidien en raison de son identité. Dans les écoles, ces thématiques sont abordées beaucoup plus souvent qu’auparavant, notamment en collaboration avec la Maison Arc en Ciel.
Au niveau de la santé mentale, plus d’une personne sur trois du panel a envisagé de se suicider. D’où l’importance de renforcer la sensibilisation et les outils de prévention.
Ces informations seront une nouvelle fois communiquées par les associations lors de la Brussels Pride, la marche des fierté, qui se déroulera ce samedi 18 mai.
Les résultats de cette nouvelle étude révèlent cependant des signes progressifs de diminution de la discrimination. Cette enquête très détaillée aidera la Commission européenne à évaluer sa stratégie en faveur de l’égalité de traitement pour les personnes LGBTQIA+.
Pour consulter l'étude européenne complète :
https://fra.europa.eu/en/publication/2024/lgbtiq-crossroads-progress-and-challenges