Ce 4 novembre, c’est la journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire. Pour l’occasion, différentes actions sont organisées dans les écoles, notamment au Centre scolaire Saint-Joseph - Notre-Dame à Jumet.
Souvent invisible, parfois mal identifié et pourtant toujours bien réel, le harcèlement rôde encore dans les écoles. Des étudiantes se confient :
J’ai été témoin une fois d'une personne qui se faisait harceler et j'ai essayé de l'aider
Moi j’ai été victime, il y a quelque temps. À l'époque, c’était mal vu d’en parler. Maintenant, on essaye d'aider et je pense que c'est beaucoup mieux comme ça.
Cette semaine, on brise les tabous et on en parle plus que jamais grâce à la cellule bien-être de cette école de Jumet appelée « L’Oasis ». Projections, rencontres, ateliers créatifs ou encore théâtre : la sensibilisation prend différentes formes.
On a organisé une Oasis Week, avec plusieurs activités pour les élèves de la première à la septième professionnelle. On fait beaucoup de sensibilisation, on veut montrer aux élèves que le harcèlement existe malheureusement toujours, même si on ne s’en rend pas toujours compte, indique Amélie Lays, membre de L’Oasis. Parfois, ils sont même acteurs sans le savoir.
Cette semaine, l’objectif est aussi de rappeler aux élèves qu’ils ne sont pas seuls.
« Tout ira bien », le livre qui fait réfléchir
Pour débuter cette semaine de sensibilisation, les élèves assistent à une rencontre avec l’auteur de « Tout ira bien » qui traite le sujet du harcèlement.
C’est l’histoire d'Emma, 15 ans, qui se réveille un jour dans une chambre d'hôpital, mais ne comprend pas comment elle est arrivée là. Elle va mener l'enquête et se rendre compte qu'elle a été harcelée, raconte Elena Tenace, l’auteure. J’ai décidé d'écrire cette histoire après un événement dramatique qui est survenu le 31 janvier 2020 et qui est le décès de la jeune Maëlle.
Zara Chiarolini, la maman de Maëlle qui s’est suicidée à l’âge de 14 ans après avoir subi du harcèlement et cyberharcèlement, mène aujourd’hui ce combat au sein de cette école dans laquelle elle enseigne. Elle est la coordinatrice de cette cellule L’Oasis.
Avec le drame qui m'a touchée, je ne pouvais pas rester inactive par rapport à ça, indique-t-elle. Je suis soutenue par une équipe formidable. On s’est vraiment mobilisés pour que ça n'arrive plus et que chaque jeune ait cette possibilité de se tourner vers un adulte de confiance pour en parler. C’est déjà un début de solution.
Une adaptation libre du livre est actuellement diffusée au cinéma : TKT.
Parlez-en
Des cellules comme Oasis sont de plus en plus fréquentes dans les écoles et œuvrent toute l’année. Cette journée est l’occasion de le rappeler et d’inviter les élèves à s’y confier en cas de besoin.
Cette journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire nous rappelle que c'est une problématique qui touche encore beaucoup trop de jeunes et qu'il faut absolument agir et agir ensemble, rappelle Zara Chiarolini. Il y a moyen d'enrayer ce phénomène. On ne pourra pas le stopper complètement, mais il y a des solutions et c'est vraiment ça qu'on doit laisser comme message aujourd’hui, rappelle Zara Chiarolini.
La cellule rencontre les auteurs, les témoins et met en place des actions afin de cesser les conflits et éviter le harcèlement.
Ce qui est important, c'est vraiment de parler et de ne pas avoir peur. Parce que c'est vraiment horrible à vivre si on n'en parle pas, insiste Erika, qui a été victime de harcèlement.
En parler, c’est donc le maître-mot de cette journée. N’hésitez jamais à vous faire aider et à aider si vous êtes témoin.