Olivier Chastel, ancien conseiller communal carolo et élu de la circonscription de Charleroi-Thuin, nous partage les coulisses de sa vie de député européen. Nous l’avons suivi cette semaine, lors de la première session plénière du Parlement européen de Strasbourg.
Le parlement vivait sa rentrée cette semaine. Pour certains, c'était une première, tandis que d'autres connaissaient déjà bien les lieux. Pour Olivier Chastel, un deuxième mandat en tant qu’eurodéputé commence.
C’est une semaine où dès le premier vote, on sera considéré comme parlementaire européen. Ça vaut surtout pour les nouveaux, et c’est vrai que cette fois-ci, le parlement européen a renouvelé considérablement ses membres. On découvre de nouveaux collègues : plus de la moitié.
Sa passion pour l'Europe est née vers 2010 lorsqu'il est secrétaire d'État aux Affaires étrangères et depuis 2019, il passe sa vie entre Bruxelles et Strasbourg. Entre les bureaux et les hémicycles.
On a d'abord nos bureaux, les bureaux de nos collaborateurs, des salles de réunion où on débat d'un certain nombre de textes qui seront alors débattus plus officiellement en commission et puis en séance plénière. Ce sont des bâtiments très compliqués ! Quand on vient pour la première fois, on pense qu'on ne s’en sortira jamais. Après quelques mois, ça va tout de suite un peu mieux.
Avec le temps, les députés ont leurs habitudes, et connaissent les raccourcis tant à Bruxelles qu’à Strasbourg.
Nouvelle législature, nouveaux défis
Cette législature est synonyme d'aboutissement, de continuité, mais aussi de nouveaux défis pour Olivier Chastel. Un second mandat permet de poursuivre les dossiers entamés les 5 années précédentes. Mais c’est aussi l’occasion de tester de nouvelles choses.
Je siégeais en commission budget, je vais y rester. Mais avant, je siégeais en commission économie et je vais plutôt siéger en commission environnement et santé. Je suis pharmacien de formation et je me dirige enfin vers une commission qui me rappelle mes études et le début de ma carrière professionnelle.
Mais l'une de ses priorités reste de garder un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ce qui n'est pas évident pour tous les eurodéputés qui l'entourent.
Nous, Belges, quand on travaille 3 semaines par mois à Bruxelles, on vit chez soi et le matin, on va à Bruxelles, on revient le soir comme quand on est parlementaire au parlement fédéral. Ensuite on vient une semaine à Strasbourg. Mais pour l'immense majorité de nos collègues qui viennent de partout en Europe, parfois 5 h de vol, c'est un déracinement complet.
Être député européen, c’est donc parfois faire des choix.
La confrontation des cultures
Qui dit plusieurs nationalités dit aussi différentes langues et surtout différentes façons de penser. Ici, contrairement à d'autres parlements, pour atteindre une majorité, il ne suffit pas que plusieurs partis soient d'accord. Quelle que soit leur appartenance, chaque député a son avis.
C'est plus difficile au Parlement européen de trouver une majorité sur un certain nombre de textes. On est originaires de 27 pays, avec des sensibilités toutes différentes dans chaque groupe politique. Et donc, dans chaque groupe politique, il faut beaucoup discuter des textes, des sensibilités, pour dégager des majorités sur des votes. Et puis voir les atomes crochus qu'on a avec d'autres groupes politiques pour constituer une majorité.
Bref, être député ici, c'est une fonction bien différente de toutes les autres. Cette législature, 22 Belges siégeront à Bruxelles et à Strasbourg. Les petits nouveaux pourront donc compter sur Olivier Chastel, le connaisseur des lieux, pour apprendre ce nouveau métier comme il se doit.
Il faut doucement apprendre ce que c'est le métier de parlementaire européen. Personnellement, j’avais été parlementaire en Belgique pendant 20 ans. Quand je suis arrivé ici il y a 5 ans, j'ai vraiment vécu un changement de méthode sur le travail. Ça se découvre petit à petit.