Il existe un parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg. Mais à quoi sert concrètement cette institution ? Que font les députés qui y siègent ? C'est quoi une commission ? Que vote-t-on au sein de l'hémicycle ? Et en quoi ça nous concerne ? Réponses à Strasbourg.
Le parlement européen est l’une des 7 institutions qui composent l’Union européenne. Il possède différents pouvoirs.
Le parlement a un pouvoir législatif : il établit les lois européennes à équidistance avec le conseil (les représentants des ministres). Il est aussi celui qui établit le budget avec le Conseil européen. Et puis, c'est lui qui contrôle l'exécutif, qui contrôle la Commission, explique Delphine Colard, porte-parole adjointe du parlement européen.
Concrètement, des députés travaillent sur l'adoption de règles et de lois, sur des questions qui régissent notre quotidien. Ces députés sont élus directement par les citoyens européens et sont répartis en commissions spécialisées : affaires étrangères, industrie, environnement…
Il n'y a pas de semaine type. D'abord parce qu'on passe 3 semaines à Bruxelles et 1 à Strasbourg. À Bruxelles, nous faisons des réunions de groupe pour discuter des différents textes, ou en commission pour débattre sectoriellement de tous les sujets. Quand on vient à Strasbourg, les textes ont été débattus et votés en commission, détaille Olivier Chastel, eurodéputé (MR) membre du groupe Reniew Europe.
À Strasbourg, les députés participent à une séance plénière pendant quatre jours où ils votent tous les textes qui sont d'abord passés à Bruxelles en commission
Tout se joue dans l’hémicycle
Après les réunions et commissions, les 720 eurodéputés, qui viennent de toute l'Europe, se rendent dans l’hémicycle. Cette année, plus de la moitié franchissent les portes pour la première fois.
Dans l’hémicycle, ils représentent les Européens et pas uniquement leur nationalité. C’est-à-dire qu’ils ne siègent pas par groupe : on n'a pas un groupe de Belges qui sont assis ensemble à côté d'un groupe de Français et d'un groupe d'Allemands. Les députés européens siègent par affinités politiques, ils créent des groupes politiques multiculturels comme on les retrouve dans un parlement national, précise la porte-parole adjointe du parlement européen.
Ces groupes vont ensuite devoir négocier pour trouver des accords et pouvoir voter les textes législatifs, budgétaires ou le contrôle de l'exécutif. Au début de la législature, comme c’est le cas cette première semaine, les députés élisent surtout la présidente du Parlement : Roberta Mazzola a été réélue.
Députés, présidentes, vice-présidents…
En plus de la présidente, il faut élire également 14 vice-présidents. Parmi les nouveaux élus, Sophie Wilmès est devenue vice-présidente. La Belge débute cette nouvelle aventure à l'Europe avec un poste important.
Quand vous êtes vice-présidente, vous faites partie d'un bureau qui a pour charge de s'occuper de la destinée du Parlement : son organisation en tant qu'institution. Ça comprend le travail des parlementaires, le travail du staff, les bâtiments, etc., indique l’eurodéputée de Reniew Europe.
Environ 400 textes ont été adoptés lors de la dernière législature. De l'emploi à la jeunesse, en passant par l'agriculture ou encore le climat, la législation de l'Union européenne répond à de nombreuses priorités qui nous concernent au quotidien.
Les décisions prises au Parlement européen s’imposent aux états membres sous forme de directives, de règlements qui doivent transcrire dans leur législation ce qui est décidé. À peu près 70% de la législation belge, par exemple, est d'abord décidée ici et transposée ensuite dans nos parlements. Cette fameuse décision d'imposer à toute l'Europe ce chargeur unique pour les GSM, elle a été prise ici, lors de la législature précédente, cite Olivier Chastel.
Les décisions actées par le parlement impactent la vie au quotidien. Cette institution se doit donc d'être proche de ses citoyens européens pour répondre à leurs besoins.
Il y a trop d'écart, trop d'espace, entre le projet européen et le sentiment des citoyens. Ils ne se rendent pas compte à quel point l'Europe est fondamentale et prend des décisions qui les impactent tous les jours. Il va falloir revenir chez les gens, leur expliquer ce qu'on fait, pourquoi on le fait. Ce travail doit être fait aussi de la part des parlementaires, clôture Sophie Wilmès.
Pour rappel, afin de mieux comprendre comment l’Europe agit sur notre quotidien, une plateforme existe : what-europe-does-for-me.europarl.europa.eu/fr/home