En cette veille du 8 mars, journée mondiale pour les droits des femmes, nous nous sommes rendus au 26 à Charleroi. Cette structure accueille uniquement des femmes en grande souffrance et les accompagne dans leur processus de reconstruction, souvent victimes de violence conjugale. Comment se relève-t-on après un tel traumatisme ? Quel avenir aussi pour ces femmes ?
À Charleroi, au 26, vivent des femmes en détresse, souvent pour la plupart, victimes de violence conjugale. Cindy y vit avec son enfant de 21 mois. Elle explique, sans filtre, son parcours de vie.
Je me suis retrouvé sans logement, car la propriétaire refusait de faire les réparations de la chaudière. J’avais deux petits bouts, donc il fallait que je trouve une solution. On en était arrivé à dormir avec les manteaux, se rappelle Cindy. Ce n’était plus possible pour nous, on avait plus de chauffage.
Un jour, à bout de force et complètement démunie, Cindy décide de frapper à la porte de la structure d’accueil pour femmes. C’est le début d’une lente reconstruction.
Sans le 26, je pense que je n’aurais jamais su m’en sortir, avoue-t-elle. Il faut savoir demander de l’aide aux gens même si l’on a de la fierté, il faut la mettre de côté. Quand on a des enfants, on ne peut pas penser qu’à soi, vous devez penser à vos enfants en premier lieu. Mais, c’est vrai, il faut avoir le courage d’oser frapper à la porte et demander de l’aide.
Ici, on vit au rythme de la maison d’accueil. En contrepartie, ces femmes participent aux activités quotidiennes de l’établissement. « Ça fait partie d’une intégration, d’un lien social que l’on vient renouer, que l’on vient reconstruire, explique Alexandra, une assistante sociale. C’est un outil pédagogique en soi, comme apprendre à cuisiner et réapprendre à manger sainement ou encore des tâches à réaliser par et pour la collectivité ».
Le 26 a une capacité de 65 lits. De plus en plus de femmes poussent les portes de l’ASBL. Preuve d’une souffrance toujours présente. Ces maisons qui mettent ces femmes en danger à l’abri ne sont pas suffisantes. Mais cela ne doit pas être un frein, ces structures d’accueil existent et il ne faut pas hésiter à les appeler en cas de danger.