Alors que la belle saison arrive lentement, l'Institut de santé publique Sciensano invite les citoyens belges à ouvrir l'oeil et relever la présence des moustiques tigres sur notre territoire. Ils sont des vecteurs potentiels de maladies pour l'homme.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet de surveillance des moustiques exotiques en Belgique, dénommé "MEMO+", et lancé en collaboration avec l'Institut de médecine tropicale d'Anvers (IMT).
"Les signalements de moustiques tigres par les citoyens sont très importants", insiste Javiera Rebolledo Romero, chercheuse chez Sciensano. "Ils nous ont aidés à démontrer que le moustique tigre est présent dans un plus grand nombre d'endroits chaque année. Ces endroits ne sont pas toujours accessibles pour la surveillance, car souvent, il s'agit de propriétés privées dans des zones résidentielles", poursuit-elle.
Or, il est important d'établir une cartographie pour mettre en place des mesures de contrôle afin d'en retarder la propagation, plaide Sciensano.
En effet, le moustique tigre (Aedes albopictus) n'est pas seulement une source de nuisance. "Il représente aussi un risque pour la santé, car il peut transmettre d'une personne à l'autre des virus tels que la dengue, le chikungunya ou le zika", explique Isra Deblauwe, entomologiste à l'ITG,
Les personnes qui pensent avoir repéré ce petit insecte, reconnaissable à ses rayures blanches et noires, sont donc invitées à signaler sa présence en envoyant une photo sur le site https://surveillancemoustiques.be . Pour faciliter le processus, Sciensano a développé une application permettant également d'utiliser les coordonnées GPS du smartphone pour indiquer le lieu d'observation.
Ces dernières années, le moustique tigre a peu à peu grignoté du terrain dans les pays voisins et au sud de l'Europe. "Les personnes qui se rendent dans ces destinations en voiture ou en camping-car doivent veiller à ne pas ramener de moustiques tigres adultes à la maison", insiste encore Sciensano, pointant le goût de ces petits nuisibles pour "l'auto-stop".
En 2023, leur présence a été relevée à 25 endroits différents en Belgique - dont 7 sur des parkings d'autoroutes et 18 dans des jardins privés -, soit le double par rapport aux 12 sites répertoriés en 2022.