Hier soir s'est tenu le Conseil d'administration extraordinaire chez Humani, au cours duquel, sans grande surprise, le Président de l'intercommunale Karalabos Raptis a présenté sa démission.
Ce jeudi soir, le Conseil d’administration extraordinaire d’Humani a été assez tendu, comme le confirme Nicolas Tzanetatos, qui fait partie des administrateurs de l’Intercommunale.
Lors de la séance, le Président d’Humani, Karalabos Raptis, a présenté sa démission « par souci d’apaisement et afin qu’Humani puisse poursuivre ses missions dans la sérénité », a-t-il déclaré.
Mais rappelons qu’il y a quelques jours, La Fédération Socialiste de Charleroi lui avait demandé de poser ce geste fort. Une situation que le désormais ex-président trouve injuste, comme il l’a expliqué dans les colonnes de nos confrères de La Nouvelle Gazette (SudInfo) :
« Après les fameuses affaires carolos, on a rappelé qu’une inculpation n’était pas synonyme de condamnation. Moi, je n’ai même pas été inculpé… On m’avait donné ce poste pour mes compétences. Même si je peux comprendre la position du PS, je trouve quand même tout ça injuste, comme déjà évoqué. Heureusement que j’ai le soutien de ma famille, mes amis, mes patients… »
Du côté libéral, la volonté était également la démission de Karalabos Raptis.
Dans un communiqué, Humani précise que, suite à l’acquisition de ce fameux terrain pour 1,6 million d’euros à Châtelet dans le but d'y construire un nouvel hôpital psychiatrique pavillonnaire, le Département Infrastructures de l’intercommunale avait fait une analyse pour y établir "l’hôpital psychiatrique idéal". C’est faux, clame Nicolas Tzanetatos ! Le projet avait été établi en détails AVANT l’achat du terrain.
"Ce qu'on a constaté avec plusieurs administrateurs, c'est qu'on voulait implanter un projet pavillonnaire de 35.000 m2 sur un terrain qui ne fait que 40.000m2. C'est infaisable. C'est comme si vous achetiez une voiture de 2 places pour une famille de 7 personnes... On ne sait pas y mettre tout le monde et je crois que ça saute aux yeux !", explique Nicolas Tzanetatos.
Pour certains administrateurs, l’achat de ce terrain est donc un aberration de bout en bout.
Une situation qui est également inacceptable pour le Ministre wallon des Pouvoirs locaux François Desquesnes (Les Engagés), qui a d’ailleurs ouvert une enquête administrative.
"Ce que je constate, c'est que chez Humani, on n'a pas suivi les règles de bonne gestion d'un dossier au niveau administratif. On va donc vérifier si ce problème est un cas isolé ou si il y a d'autres soucis dans la gouvernance de l'institution. Dans ce genre de situation, c'est le rôle du Ministre des Pouvoirs locaux de demander un audit externe", explique François Desquesnes.
En arrive-t-on à l'arrivée imminente d'un commissaire du Gouvernement au sein d'Humani ? Le Ministre répond :
"Ce n'est pas ce que j'ai dit. Il faut aussi respecter la présomption d'innocence et aussi la séparation entre la justice et le pouvoir politique et administratif".
Et selon Nicolas Tzanetatos, il y a d’autres dossiers qui posent sérieusement question. Il réclame d’ailleurs une mise sous tutelle de l’intercommunale :
"Il y a effectivement d'autres dossiers qui posent problème. On en a déjà parlé en partie hier, et je crois qu'on en parlera encore", affirme-t-il.
A voir donc dans les prochaines semaines. La gestion administrative globale d’Humani fait en tout cas l’objet de toutes les attentions.