Hier à Trazegnies, un colloque était organisé dans la salle de l’ancien Hôtel de ville. Il avait pour thème le harcèlement scolaire. Un fléau qui a touché de plein fouet Véronique et Marc, les parents de Tom. Un jeune homme de 17 ans, autiste asperger qui s’est suicidé il y a un an. Après des années de harcèlement à l'école, Tom a choisi de mettre fin à ses jours, il a laissé une lettre de 14 pages à ses parents. Témoigner aujourd'hui c'est une façon de conserver sa mémoire. Ces parents refusent la fatalité, refusent que leur fils soit mort pour rien.
Tom était un enfant à part
Tom a été diagnostiqué autiste asperger à l'âge de 12 ans seulement, un diagnostic tardif qui n'a pas permis à ses parents de comprendre tout de suite ce qu'il se passait "en plus il était roux, on rit déjà beaucoup des roux et en plus il était bègue" ajoute Véronique, sa maman. En situation de stress le jeune garçon perdait ses moyens et se mettait à bégayer, ce qui lui a valu les pires brimades.
"Entre eux, individuellement, c'est des personnes géniales... "
Après des années de calvaire, le jeune homme a décidé de mettre fin à ses jours, mais pour que ce geste ne soit pas vain, il a laissé a ses parents une longue lettre de 14 pages. "Entre eux individuellement c'est des personnes géniales... , mais une fois qu'ils sont en groupe ça devenait insupportable" c'est le genre de phrase que l'on trouve dans cette lettre. Véronique sa maman nous dit aussi que "La lettre s'est le harcèlement scolaire. Il commence à expliquer son histoire en première humanité, mais il nous explique tout en détail parce que enfant particulier, avec une grande intelligence, il n'a rien oublié. Il a tout empilé comme des légos, comme une tour, jusqu'à ce que la tour s'effondre".
Les parents sont toujours les derniers informés
Dans les différentes écoles fréquentées par Tom, personne n'a attiré l'attention des parents. Le jeune homme a bien essayé maladroitement de se défendre et de se faire des amis, mais son attitude s'est retournée contre lui. Alors il a continué à se taire. Les parents sont bien souvent les derniers a être informé, une attitude caractéristique des enfants harcelés qui amène le couple, aujourd'hui, à une remise en question douloureuse "quand il rentrait le soir à la maison, martyrisé toute la journée, il rentrait en colère contre nous, et finalement on se disputait avec lui parce qu'on pensait que c'était une crise d'adolescence mais pas du tout". Et le jeune homme ne leur a jamais rien dit.
Aujourd'hui, ces parents ont décidé de témoigner et d'agir, pour que leur fils ne soit pas mort pour rien.