Après Liège, c’est au tour aujourd’hui de l’Horeca carolo de déposer un recours judiciaire contre la fermeture des cafés et restaurants. Une cinquantaine de patrons d’établissements Horeca se sont regroupés pour demander à la justice de faire annuler cette décision et leur permettre de rouvrir. Nous nous sommes rendus chez l’un de ces restaurateurs à Ham-sur+Heure+Nalinnes.
Les cafetiers et restaurateurs ne comprennent pas la décision de fermer l’Horeca
Le premier juin dernier, ils manifestaient sur la place de la Digue. Aujourd’hui le même collectif carolo dépose un recours contre la fermeture des cafés et restaurants qu’ils considèrent comme discriminatoire et disproportionnée puisqu‘ils rappellent qu’ils ont respecté toutes les mesures sanitaires exigées par le Gouvernement.
« Il y a un ras-le-bol, nous dit Aurelio Piccicuto, un des restaurateur membre du Collectif. On sent qu’on est encore le bouc émissaire du Gouvernement. Avec tout ce qu’ils nous ont déjà demandé, ce n’est pas possible. Il y en a plus d’un qui va faire faillite, je pense. »
« C’est comme si on était dans une classe d’école et qu’on punissait toujours les mêmes les élèves, ajoute Tolis Lalos, un autre restaurateur membre du Collectif. On sait bien que certains n’ont pas respecté les consignes. Mais on sanctionne tout le monde. Je trouve ça un peu dommage. »
Deux recours vont être déposés
Ce sont en fait deux recours complémentaires qui vont être déposés. Le premier devant le Conseil d’Etat en extrême urgence pour faire suspendre la fermeture. Il sera déposé jeudi ou vendredi et les avocats du Collectif espèrent une décision pour fin de la semaine prochaine. Parallèlement, une procédure judiciaire va aussi être déposée devant le tribunal civil de Charleroi, cette fois, pour demander l’annulation pure et simple de la décision de fermeture.
« Il n’y a aucun élément objectif au jour d’aujourd’hui qui permette de dire que le virus se propage plus dans les restaurants et les cafés que dans d’autres endroits comme les écoles, le secteur familial ou les transports en commun par exemple », explique John Jaumain qui est avocat du Collectif,
Et les membres du Collectif Horeca carolo ajoutent qu’aucun d’entre eux n’a été contacté par le contact tracing à propos d’un de leurs clients. Ce que les avocats avanceront aussi comme argument contre la fermeture.
« Et dire qu’on commençait à s’en sortir… »
« Tout le monde commençait à sortir la tête de l’eau, conclut Tolis Lalos. On travaillait, on arrivait un peu à remonter la pente. Mais cette décision vient nous renfoncer la tête dans l’eau. Et on sait bien que de toutes façons, dans quinze jours, on ne rouvrira pas. Et ce sera sûrement prolongé d’un mois, si pas plus. Et maintenant, on voit les fêtes patronales et de fin d’année arrivent, et on craint qu’il n’y ait pas beaucoup d’espoir. On sait bien que ce sera vraiment difficile pour nos avocats. Mais si on ne fait rien, c’est vraiment qu’on admet la décision. On ne peut plus continuer comme ça… »