Tous les jours, des femmes et des hommes sont victimes de harcèlement. Peu importe le contexte ou l'endroit, il arrive que des personnes se fassent accoster dans la rue, dans un bar, durant une soirée ou ailleurs, parfois, cela peut très bien se passer et l'histoire s'arrête là. Mais il arrive aussi que l'on s'acharne sur les victimes, c'est là que le code "Ask for Angela" prend tout son sens.
"Ask for Angela", c'est un nom de code né en Angleterre en 2016 pour lutter contre le harcèlement que les femmes subissent majoritairement. Les événements passés au cimetière d'Ixelles ont accéléré l'émergence du mouvement en Belgique depuis 2021. Aucune ville n'échappe au fléau du harcèlement et la métropole carolo a décidé de saisir le problème à bras-le-corps.
Alicia Monard est l'échevine en charge de l'égalité des chances et a réuni quelques acteurs de différents secteurs qui sont touchés par le harcèlement. L'idée est qu'ils signent une charte et qu'ils apposent une autocollant sur leur vitrine bien reconnaissable. Si une personnes est victime d'un harcèlement, elle pourra se rendre dans cet établissement pour "demander Angela."
"Je suis sollicitée jour et nuit par des citoyens carolos qui me font part de l'insécurité dans les espaces publics, explique Alicia Monard. Nous sommes partis de cette campagne qui a débuté en Angleterre et qui vise principalement les femmes pour en faire une campagne plus générale, qui s'adresse à tout le monde. Donc toutes les personnes qui se sentent en insécurité et qui sont victimes de harcèlement peuvent dorénavant demander de l'aide où qu'elles soient."
Tous les secteurs étaient représentés pour le lancement de cette campagne. Car les principaux secteurs, qui sont aussi victimes de harcèlement de manière indirecte, doivent pouvoir réagir dans la foulée d'un fait dénoncé. Certains établissements du secteur de l'horeca ont déjà anticipé puisque le personnel suit une formation contre le harcèlement dès son entrée en fonction.
"L'idée est de ratisser le plus large possible en terme de territoire pour qu'on puisse avoir un établissement partenaire pour mettre la victime en sécurité et qu'on ne doive pas parcourir des kilomètres pour trouver un refuge."
Ceci dit, le harcèlement dans l'espace public n'est pas nouveau et donc les commerces sont déjà sensibilisés par ce problème. "Les représentants des établissements, quel que soit le secteur, n'ont pas attendu que l'on mette cette campagne en place pour résoudre le souci, ils agissent déjà par eux-mêmes. L'idée est de cadrer l'action et de les faire adhérer à une charte."
Mesdames, messieurs, gardez bien en tête ce code: "Ask for Angela". Il pourrait vous sortir d'un pétrin ou de vous débarrasser de certains gros "lourdeaux".