C'est dans une Garenne bien remplie que les Carolos du CEP Ladies recevaient Namur Capitale et voulaient créer un exploit devant leur public pour leur dernier match de la phase classique du championnat.
La participation aux playoffs était déjà acquise pour les Carolos mais dans le chef de Namur, il était question de gagner la rencontre histoire de confirmer sa troisième place, menacée par Boom. La pression était dans le camp des visiteuses et c'était donc totalement libérées que les Carolos ont entamé la partie. elles mènent très vite 5-2 devant une équipe de Namur qui semblait en panne de réalisation dans le premier quart-temps. Namur revient toutefois à 7-7 mais Mukeba relance alors ses coéquipières. C'est Valentine Cambioli qui scelle la première manche sur la note de 16-10, le rêve des Carolos est en marche mais attention à Namur...
"Namur est très maladroit en début de match, est-ce que c'est la conséquences de la pression, en tous cas, nous on était bien dans le match, motivées et poussées par le chouette public donc on débute bien", constate Laurent François.
Namur Capitale n'est toutefois pas venue pour faire de la figuration et le prouve dans le deuxième quart-temps. Les visiteuses passent devant à 18-22 mais les filles de Laurent François vont chercher l'énergie nécessaire pour revenir au score et entrer au vestiaire sur une égalité parfait 26-26. Le scénario est idéal et le suspense reste entier.
Dès le retour de la pause, Valentine Cambioli prouve que les espérances du CEP Ladies ne sont pas vaines en plantant un trois points. Verdonck fait 40-35 mais du côté namurois, Rodrigues est dans un grand jour et elle fait mal aux Carolos. Elle scelle le troisième quart-temps sur une courte avance du CEP Ladies 45-44. Le scénario se répète dans le dernier quart-temps, et le suspense s'intensifie encore. Namur prend le large à 62-66 et à ce moment-là, on se dit que Charleroi a sans doute reçu un coup de massue sur la tête.
Lisa Mukeba a même douté :
"Franchement ? La déception. Je me suis dit on s'est battues tout le match. Et là, sur la fin, on se prend quelques points, j'avais envie de pleurer, je crois, déjà, puis elle score les deux points et là, c'est l'explosion, je me suis dit, c'est bon, on peut repartir..."
Il restait 48 secondes et le public, présent en masse, a joué son rôle et porté ses couleurs vers le premier exploit, celui d'arracher une prolongation. Sur le parquet, Emilie Saucin plante le 66-66 et permet au CEP Ladies d'obtenir cinq minutes supplémentaires pour battre Namur.
Une prolongation menée par le CEP
Depuis le début de la rencontre, les deux équipes ont littéralement fait vibrer la Garenne. Mais il était écrit hier soir que le CEP Ladies allait passer une soirée formidable. Mukeba et Verdonck donnent le ton et assurent vite à Charleroi une avance confortable si bien que le dernier trois points de cette bouillonnante Rodrigues sera aussi beau qu'anecdotique. Le CEP Ladies a bel et bien créé l'exploit de battre Namur, 76-72.
Et cette victoire, les Carolos l'ont arrachée à l'envie :
"On avait la hargne, on étaient en mode Warrior, il y avait le public, on avait pas envie de décevoir, et je pense que ça a joué et que ça a fait la différence...", confie Lisa Mukeba.
Place aux playoffs maintenant, phase de la compétition qui n'offre pas d'espoirs au CEP Ladies tant les machines Brainoises et Malinoises restent inaccessibles :
" Nous, la saison elle se termine ici avec une superbe apothéose à domicile. Et on jouera les playoffs, forcément, on va les jouer, je ne suis pas quelqu'un qui joue pour perdre mais il faut être réaliste... ", explique Laurent François.
Et comme si les émotions n'avaient été assez fortes samedi soir, il fallait ponctuer sur un hommage. Celui réalisé envers Sophie Bottriaux qui tirait sa révérence samedi soir après 25 ans de carrière.
"Il faut savoir que je m'entraîne quatre fois par semaine, je coache deux entraînements et j'ai encore deux matches le week-end, en fait ma vie c'est le basket mais il faut quand-même que je trouve un équilibre avec ma vie privée", explique-t-elle avec émotion.
La joueuse entend se consacrer davantage au coaching et notamment celui de ses coéquipières aux côtés de Laurent François. Une nouvelle qui ravit Lisa Mukeba :
"Elle nous apprend déjà énormément et avoir une fille c'est super bien parce que c'est rare et j'ai hâte de faire ça l'année prochaine!"