Depuis le 22 février dernier, les combats font rage entre les forces russes et ukrainiennes. Samedi, une nouvelle offensive des Russes à l’aide de lance-roquettes a tué un de nos compatriotes, Artem Dymyd, un Belgo-Ukrainien âgé de seulement de 27 ans et originaire de Charleroi.
Ce cercueil porté par ces soldats ukrainiens est celui de Artem Dymyd, 27 ans, le fils de Michel Dymyd, un Carolo marié à une Ukrainienne qui officie en tant que prêtre gréco-catholique à Charleroi. S’il a décidé de témoigner, c’est pour expliquer pourquoi son fils est parti combattre.
« C’est l’esprit de liberté, l’esprit de dignité, c’est ça qui a porté Artem et des centaines de milliers de jeunes gens qui sont partis au combat. J’ai un second fils qui a 22 ans. Il terminait ses études et il a laissé ses études de côté pour s’inscrire dans l’armée. Maintenant il est dans le Donbass. »
Présent sur le front depuis le début de l’invasion russe, Artem en racontait le moins possible à ses parents, pour les protéger.
« Artem ne racontait rien. Il était dans une section d’élite mais il ne pouvait pas raconter où il était, ce qu’il faisait, où il partait…etc. Nous nous doutions plus ou moins où il était », confie son Michel Dymyd.
Artem était tireur d’élite !
En fait, son fils aîné était sniper et il faisait partie du bataillon d’Azov. Ce décès vient s’ajouter aux milliers de soldats morts pour défendre leur liberté. Mais aux yeux des Ukrainiens, la mort d’Artem a été le déclencheur d’un mouvement de protestation encore plus marqué aujourd’hui.
« Toute la presse mondiale et ukrainienne parle d’Artem comme un exemple alors que la presse russe écrit des fake news sur Artem. Son exemple a fait resurgir le patriotisme des jeunes ukrainiens. »
Au-delà du symbole qu’il est devenu, Artem n’était pas qu’un simple soldat: il aimait sortir, jouer de la musique. Il avait une certaine notoriété à Lviv, dans sa ville située à l’ouest de l’Ukraine.
« Nous ne savons pas comment cela va se terminer, se demande Michel Dymyd. Pour cela, nous devons oeuvrer de toutes nos forces pour qu’il y ait la victoire sur ce mal qui attaque l’Ukraine, l’Europe, le monde, la liberté, la démocratie. C’est ça que pense le papa en regardant son fils qui a laissé sa vie sur l’autel de la patrie. »
Artem laisse derrière lui ses quatre frères et soeurs, ses parents mais aussi sa grand-mère qu’il aimait beaucoup. Lorsqu’il revenait à Charleroi, c’était pour lui rendre visite et s’en occuper. Aujourd’hui, Artem n’est plus mais restera immortel en devenant un exemple pour tous ces jeunes ukrainiens partis au combat.