Comme vous le savez depuis quelques jours, La Ruche théâtre à Marcinelle est en danger. En effet, le théâtre ne recevra plus du subside de la Fédération Wallonie Bruxelles, ce dont il bénéficiait depuis plus de 10 ans ! Une pilule qui a dur à passer pour l'équipe et qui menace clairement la survie du théâtre bien connu.
Et cette affaire est revenue sur le tapis, via une question posée en commission, ce mardi 25 mai à la ministre de la Culture, Bénédicte Linard, par Mme Payet, députée. Nous vous en mettons ci-dessous la réponse complète de la ministre.
Enfin, n'oubliez pas que une grande soirée de mobilisation-débat animée par le comédien Sum aura lieu le jeudi 25 mai à 19h00, avenue Meurée 1 à Charleroi. La soirée est ouverte à tous: politiques, artistes, journalistes, public, sponsors, ...
La Ruche Théâtre - Info complémentaire / réponse parlementaire de la ministre de la Culture
Réponse parlementaire de la ministre de la Culture Bénédicte Linard à Mme Pavet, députée – commission du mardi 23/05/23
Objet : Fin des subsides pour La Ruche Théâtre Royal de Charleroi
Madame la Députée,
Depuis le début de la législature, je mets un point d’honneur à appliquer les principes de bonne gouvernance qui ont notamment guidé l’élaboration du Décret sur la nouvelle gouvernance culturelle en mars 2019 et l’ensemble des législations en vigueur en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Ceci permet d’assurer une égalité de traitement à l’ensemble des opérateurs culturels de la FWB.
La Ruche a effectivement déposé, à la fin du mois de novembre 2022, une demande de contrat de diffusion interdisciplinaire de 150.000€ pour la période 2024-2028, sur la base des activités régulières dont témoignait l’asbl à ce stade. Comme je l’ai dit dans mon courrier de réponse à cet opérateur, je ne peux qu’adhérer à l’analyse effectuée par mes services quant à la recevabilité de cette demande. En effet, l’application des critères du décret relatif à la reconnaissance et au subventionnement du secteur professionnel des arts de la scène ne laisse pas de place au débat quoi qu’en pensent certains politiques hors FWB qui, soit ne connaissent pas la législation, soit voudraient peut-être s’asseoir dessus : le décret prévoit en son article 61/6, alinéa 5 que tout opérateur souhaitant bénéficier d’un premier contrat de diffusion se doit d’être en équilibre financier. Or, le même décret définit en son article 1er, 2° le déséquilibre financier comme une situation dans laquelle un opérateur présente, au terme d’un exercice, un résultat cumulé négatif qui soit supérieur ou égal à 10% de l’ensemble des produits qu’il a enregistrés au cours de cet exercice.
Dans le cas de La Ruche, les comptes et bilans que l’opérateur a fournis dans le cadre du dépôt de dossier témoignent d’un résultat négatif cumulé de 76.000€ en 2021 pour un total des produits de 173.000€. Ce qui revient à dire que l’opérateur connaît une situation de déséquilibre qui atteint 44%, bien au-delà de la limite fixée par le décret.
Cet opérateur était précédemment sous convention tripartite avec deux autres opérateurs, à savoir, l’asbl Divertiscènes et l’asbl Dérisoir’Prod. Toutes trois formaient une plateforme carolorégienne de promotion et de développement du spectacle de divertissement. La convention couvrait la période 2018-2021 et avait été prolongée d’un an, jusqu’au 31 décembre 2022.
Il n’est bien sûr jamais agréable de voir un opérateur, quel qu’il soit, en difficulté. Comme je le précise dans ma réponse à La Ruche, son inéligibilité de fait à l’obtention d’un éventuel contrat ne préjuge, à ce stade, en rien de la qualité du projet qu’il défend, et de son éligibilité à d’autres aides, notamment les aides ponctuelles au projet dans le secteur des arts de la scène.
Quant au processus de renouvellement des contrats-programmes et contrats en arts de la scène, il suit son cours. Les différentes sessions des deux Commissions avancent bien. En musiques, sept opérateurs auront reçu un courrier d’inéligibilité, et sept en théâtre et arts vivants sur plus de 600 dossiers remis. À chaque fois, la cause de cette non-recevabilité, loin d’être liée à une question budgétaire comme vous l’évoquez, est simplement liée au non-respect de l’un des critères d’octroi repris dans le décret. Ceux-ci étaient clairement expliqués dans les vade-mecums accompagnant les formulaires de demandes.
Je vous remercie pour votre question.
Bénédicte LINARD, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Culture, des Médias, de la Santé et des Droits des femmes