L’accès aux maisons de repos est-il devenu un luxe ?

par

AVC-TSA-127619

Lancer la lecture
Mettre en pause
Mettre en pause
Lancer la lecture
Début de la vidéo
Avancer (10 Secondes)
live
Couper le son
Niveau du volume
Activer les sous-titres
Sélection de langue
Sélectionner la qualité de la vidéo
Afficher en mode plein écran
Quitter le mode plein écran

Le coût des maisons de repos atteint des niveaux alarmants, c’est ce que révèle Solidaris dans une récente étude. Le coût moyen mensuel a augmenté d’environ 40% en moins de 10 ans. La pension des retraités n’est souvent plus suffisante.

L’accès aux maisons de repos est-il devenu un luxe ? Ces augmentations mettent en difficulté la majorité des retraités : leurs pensions sont souvent moins élevées que ces coûts à assumer. Pour son 3e monitoring, Solidaris s’est plongé dans des milliers de factures de 2023. 

C'est une étude qui se penche non seulement sur le coût de l'hébergement, mais qui inclut également tous les coûts annexes supportés par nos résidents, explique Jérôme Vrancken, responsable des études chez Solidaris. En 10 ans de monitoring, on observe une augmentation qui est assez conséquente en moyenne: + 38 %.

En Wallonie, le coût moyen mensuel d’un séjour en maison de repos s’élève à 1850€. 

Image

La province la moins chère est le Hainaut, avec un coût moyen de 1697€, ça n’empêche que ce coût a augmenté de 36% entre 2014 et 2023.

Image

Coût, personnel et normes 

Les raisons de cette augmentation sont multiples : l’inflation, les coûts de fonctionnement, mais aussi la multiplication de normes en Wallonie. 

On a augmenté les normes d'agrément, les superficies, les niveaux d'équipement, explique Vincent Frédéricq, secrétaire général de Femarbel, la fédération des maisons de repos privées. Quand on fait passer la superficie des chambres de 12 à 15 mètres carrés, c'est bien évidemment, mais c'est près de 4000€ euros en plus par mètres carrés.

Une réalité compliquée à assumer, comme l’indique Robert Wathelet, directeur d’une maison de repos du CPAS à Fleurus : 

J’ai par exemple reçu ce matin une nouvelle circulaire de l’AVIQ : de nouvelles obligations avec des diététiciens, et la gestion de l'incontinence, qui ne sont ni l’un ni l’autre financés. Le secteur est vraiment en souffrance.

L’augmentation des prix devient donc inévitable tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Entre les résidents de plus en plus dépendants, parce qu’arrivés en maisons de repos tardivement, le manque de personnel face à la charge de travail, et l’augmentation des coûts, la santé notamment financière des maisons de repos se dégrade. 

Un prix qui augmente, une pension qui stagne

En Belgique, la pension moyenne s’élevait à 1640€ net en 2023, soit moins que le coût moyen des homes par endroit. 

Image

 

 

 

Et ça va encore plus loin : le montant brut d’un pensionné wallon sur 2 est plus bas que le prix de ces séjours. 

C'est très compliqué quand seule la pension doit financer le séjour. Et encore : par exemple, un couple de résidents avait une maison et donc des économies. Mais aujourd'hui, ces moyens sont épuisés. Il faut donc faire appel au CPAS qui est compétent, ça retombe sur les administrations communales, ça retombe sur le citoyen lambda.

Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population, ou encore la pénurie de soignants, il est primordial de trouver des solutions.

Il faudra vraiment avoir une réflexion sur ce qu'on fait pour permettre aux établissements de continuer à fonctionner sans augmenter systématiquement le prix, prône Vincent Frédéricq. 

En parallèle, il faut plaider pour une revalorisation des pensions, ajoute Jérôme Vrancken. 

Quand on parle santé, on se focalise toujours sur les milieux hospitaliers. Il devrait y avoir une grande réflexion sur les maisons de repos, conclut Robert Wathelet.

Solidaris espère que cette étude aura un impact, notamment auprès des autorités compétentes, afin de réfléchir à l’avenir du secteur dès aujourd’hui. Demain, il sera trop tard. 


Sur le même sujet

Recommandations