L’ADMR, une association de personnes qui regroupe des directeurs de maisons de repos et de soins s’intéresse au Covid et aux dispositifs qui ont été mis en place durant cette crise sanitaire.
Grâce la vaccination au sein des établissements pour aînés, la Wallonie a entamé en fin février, le déconfinement progressif des maisons de repos.
Toutefois, même si le vaccin est la réelle solution, il ne faut pas oublier comment les directeurs ont dû gérer cette crise. Quels sont leurs ressentis ? Quelle était la situation sur le terrain ? L’ADMR a trouvé intéressant d’interroger le secteur !
« Lors de la première et deuxième vague, nous avons interrogés des directeurs sur leur vécu dans la gestion de ces deux crises. » précise l’association.
Plusieurs questions portaient sur les thèmes suivants: identifier le type de structure, difficultés rencontrées lors de cette crise, quelles sont les solutions que l'organisation a mise en place lors de cette période et les aides éventuellement reçues, etc...
Les Maisons de repos font le bilan
79 maisons de repos au répondu au questionnaire. Voici ce qu’il en ressort.
La majorité des difficultés rencontrées étaient essentiellement:
- Au niveau matériel :
- Absence de matériel de protection et difficulté d’approvisionnement
- En début de crise : approvisionnement en O2 - Au niveau des résidents/habitants :
- Isolement des résidents/ habitants désorientés
- Moral des résidents suite au confinement
- Gérer et entourer les résidents /habitants pour éviter un syndrome de glissement
- Solitude des résidents /habitants - Au niveau du personnel :
- Manque de préparation (manque de formation du personnel)
- Angoisse de l’inconnue - Stress - Pression – Peur de contamination - Surmenage
- Augmentation des heures supplémentaires
- Absentéisme du personnel
- Surcharge de travail
- Épuisement physique et psychologique (fatigue émotionnelle) - Au niveau organisation
- Création de procédures : changement des pratiques de prise en soins Association des Directeurs de Maison de Repos
- Gestion des visites encadrées
- Beaucoup d’administratif (mails, fichier à compléter, ...)
- Refoulement pour les hospitalisations à manque de soutien du secteur hospitalier
- Beaucoup d'informations et de mesures à gérer et à mettre en œuvre dans des délais très courts
- La lourdeur du travail dans la zone covid - Au niveau du politique :
- Respect des nombreuses directives de l’AVIQ/IRISCARE, nombre de mails à gérer
- Manque de prises de responsabilités des autorités
- Dépistage tardif + délai pour avoir les résultats
- Manque d’informations claires et cohérentes
- Pression politique
- Informations divergentes entre politique et médias
- Manque de soutien de l’AVIQ/IRISCARE
- Peu d’anticipation - Au niveau financier :
- Augmentation des dépenses à impact financier
La manière de gérer a changé
Lors de la deuxième vague, l’ADMR souhaitait connaitre à nouveau le vécu des directeurs quant à la gestion de cette nouvelle crise surtout que certains établissements épargnés par la 1ère crise ne l’étaient plus lors de cette 2ème vague. 17 questions ont, cette fois, été posées. 96 réponses au questionnaire ont été envoyées.
Il en ressort que 91 institutions, soit 95%, se sont senties mieux préparées à affronter cette nouvelle crise. Ce qui a permis cette meilleure préparation :
o Un stock de matériel : 27%
o La mise en place de procédures : 24%
o La formation du personnel : 17%
o Des outils d’informations : 12%
Dans le rayon des bonnes nouvelles, cette crise aura permis à 73% des institutions de développer de nouvelles pratiques: échanges de bonnes pratiques, améliorer le relationnel et l'opérationnel ainsi qu'opérer une meilleure communication.
Un impact direct sur les structures
Le communiqué précise également que 43% des Maison de Repos et de Soins ont observé une diminution (entre 5% et 49%) du nombre de demandes d’hébergement et 34% ont vu une grande diminution (plus de 50%) des demandes d’hébergement.
En Résidences Services, 46% n’ont pas vu de changements dans les demandes et 31% ont eu une diminution (entre 5% et 49%) des demandes
Quel futur pour la santé ?
Plus de 10% des directeurs éprouvent des difficultés à projeter la maison de repos en 2022, voir plus. Le constat est clair: La majorité du personnel ressent un sentiment d’un manque d’efficacité dans le travail auprès des équipes.
Selon l'ADMR: "Le directeur joue au chef d’orchestre, mais ses musiciens, ne disposant que d’instruments inaccordables, ne peuvent dès lors rendre la lecture musicale harmonieuse"
L'Association des Directeurs de Maison de Repos développera plus en détails son ressenti. Christine Permanne
Présidente de l’ADMR sera l'invitée de notre journal. RDV ce soir , sur Télésambre à 18h !