La commission Éducation du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé à l'unanimité mardi un projet de décret visant à l'amélioration du climat scolaire et prévenir le (cyber)harcèlement à l'école.
Le texte entend mieux outiller les écoles pour éviter et gérer les cas de harcèlement, mais aussi généraliser et pérenniser des mesures qui, jusqu'à présent, étaient surtout menées à une échelle locale sur base d'appels à projets reconduits d'année en année.
Le plan de lutte se focalisera sur les élèves de primaire ainsi que ceux du secondaire inférieur, jusqu'en fin de 3e année.
Ce nouveau cadre prévoit notamment la création d'un Observatoire du climat scolaire. Celui-ci aura pour mission de recueillir davantage de données scientifiques sur le phénomène, mais également d'alimenter les écoles en ressources, diffuser les bonnes pratiques en la matière, etc.
Un marché public sera lancé prochainement pour la désignation d'une ou plusieurs universités pour mener cette mission à bien.
Parallèlement, les écoles qui s'inscriront dans le projet devront élaborer un programme d'actions de prévention et de lutte.
Elles devront à cet effet élaborer une procédure de signalement, créer des espaces de dialogue, former les membres de son personnel à cette thématique, prévoir des séances d'information pour les parents, etc.
Les directeurs d'école devront aussi désigner au sein de leur équipe éducative un 'délégué en charge du climat scolaire'.
Celui-ci pourra disposer chaque semaine d'une période (50 minutes) pour mener sa mission à bien, un temps jugé insuffisant par les syndicats enseignants.
Pour mettre leur plan d'action en place, les écoles participantes pourront se faire accompagner durant les trois premières années par des opérateurs professionnels externes agréés. L'objectif est qu'elles puissent être autonomes après ce délai.
Deux cents premières écoles devraient ainsi bénéficier de ce nouveau programme dès la rentrée prochaine déjà. Deux cents autres écoles suivront dès l'année suivante.
Pour soutenir cet effort, le projet bénéficiera d'un budget annuel porté à 2,6 millions d'euros, contre 400.000 seulement jusqu'à présent.
Selon certaines estimations, le harcèlement concernerait un élève sur trois en FWB, soit en tant que victime, soit en tant que harceleur, soit en tant que témoin.
Encore amplifié depuis l'apparition des réseaux sociaux, le phénomène pousse chaque année de nombreux jeunes dans le désarroi, voire au suicide parfois.
Dans l'opposition, tant le PTB que Les Engagés ont approuvé le décret mardi.
Les deux partis ont toutefois déploré que le mécanisme ne puisse plus rapidement intégrer les quelque 2.500 écoles que compte la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Devant les députés, la ministre Caroline Désir (PS) à l'origine du décret a reconnu que son projet n'était qu'une première base.
Il conviendra au prochain gouvernement (qui sortira des urnes après les élections de 2024, ndlr) d'augmenter les moyens pour élargir le dispositif, a-t-elle fait valoir.
Le décret devrait être définitivement approuvé en plénière sous quinzaine.
Source: Belga