François Demoulin, avocat général à la cour d'assises du Hainaut, a requis la culpabilité de Tigran Melkonyan pour le meurtre de Valério Bouteiller, commis à Charleroi le 15 septembre 2021.
Mais aussi pour détention et port d'une arme d'un calibre 6.35, et ses munitions.
Pour l'avocat général, ce n'est pas un accident comme le soutient la défense. Le magistrat a insisté, dans son réquisitoire, sur les expertises médico-légales qu'il a demandé aux jurés de croiser lors de leur délibération à huis clos. Selon l'expert en balistique, le tir a été effectué à bout portant, à une distance maximum de trente centimètres. L'avocat général estime que le tir était plus proche, compte tenu de la quantité de sang retrouvé sur les vêtements de la victime.
Selon l'expert, la pression sur la gâchette a dû être de trois kilogrammes. L'avocat général estime que, dès lors, l'accusé a accepté les conséquences létales de son geste. "Il a certainement dû manipuler cette arme, qu'il avait achetée illégalement. Il a pointé et il a tiré vers la victime, c'est un acte volontaire" a déclaré l'avocat général dans son réquisitoire.
François Demoulin ajoute que la victime n'a pas été transportée comme un blessé, mais comme un cadavre. Selon lui, l'accusé et son ami savaient que Valério était mort, il n'avait plus de pouls. "On ne retrouve pas de sang dans la voiture, car il était en position verticale. En n'appelant pas la police, on a fait disparaître la scène de crime et, à partir de là, on peut servir les versions que l'on veut, celle d'un crime commis par des blédards, puis le tir accidentel", poursuit l'avocat général.
Après avoir déposé le corps aux urgences de l'hôpital Marie Curie, les deux hommes sont partis à la recherche de la famille, disent-ils. Pour l'avocat général, c'est une fuite.
Il demande aux jurés de répondre oui à toutes les questions posées.