Infrabel pourrait bien réduire son offre ferroviaire, notamment dans la région, d’ici 2024. Ces derniers temps, ces menaces de suppression de lignes sont de plus en plus récurrentes. C’est pourquoi le député Julien Matagne a décidé d’intervenir pour y voir plus clair.
L’avenir de plusieurs lignes et trains est en péril près de chez nous. La ligne 132 Charleroi-Mariembourg, et le train Namur-Charleroi-Maubeuge qui a été créé pour remplacer l’ancien Thalys Wallon, sont menacés de suppression. Pour en savoir plus, le député Julien Matagne a questionné le ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry sur le sujet. Le ministre répond :
« On a pu lire en effet que, selon son porte-parole, Infrabel négocie les budgets dont la société disposera dès 2022 et va mettre en œuvre les ambitions du gouvernement pour rendre le rail plus attractif. Il n’y aurait donc pas un péril imminent pour ces lignes (…). Elles restent cependant un scénario plausible à l’horizon 2025, si des dotations suffisantes ne sont pas assurées pour les années à venir. »
Pour Julien Matagne (cdH), député wallon, cette réponse est inquiétante.
« Philippe Henry indique que Georges Gilkinet (écolo), ministre fédéral de la Mobilité, annonce qu’il n’y aura pas de fermeture de ligne avant 2025. Et dans le même temps, il nous annonce qu’il n’y aura pas de fermeture imminente, mais que tout peut arriver », explique Julien Matagne.
Des répercussions sur les usagers et pas seulement
Certaines lignes sont menacées à cause de leur faible fréquentation, d’autres trains sont en péril car le transport de marchandises pourrait saturer le réseau. Mais si ces suppressions avaient vraiment lieu, ça poserait rapidement des problèmes.
« Tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un véhicule. Et pour le climat et l’environnement, il est mieux de privilégier les transports en commun. Je peux donc comprendre que certains citoyens, qui ne se déplacent pas autrement qu’en transports en commun, s’inquiètent », indique Julien Matagne (cdH), député wallon.
« Je serais impacté puisque, tous les jours, je fais la liaison Lobbes - Bruxelles en passant par Charleroi Sud. Si la ligne venait à être supprimée, je devrais acheter une voiture, la prendre jusque Charleroi Sud pour ensuite prendre le train », explique Duncan Smith, coordinateur de comité citoyen de la ligne 130A.
Ces suppressions impacteraient évidemment les usagers des transports en commun, mais pas seulement.
« Dans une région comme celle-ci, les répercussions seraient vraiment négatives. Il y a déjà une forte congestion automobile dans tous les villages de la ligne : Lobbes, Thuin, … La suppression du train remettrait des voitures en plus », ajoute Duncan Smith.
Lobbes-Erquelinnes, un problème qui dure
Ces suppressions pourraient aussi rendre la circulation difficile notamment entre Lobbes et Erquelines, où il manque un tronçon routier.
« Nous avons discuté du problème de la RN54, ce morceau de route manquant entre Lobbes et Erquelinnes, avec le ministre Henry. Il justifie la non-réalisation de cette RN54 par l’existence d’une ligne ferroviaire ! Ses propos sont incohérents, et on ne peut pas laisser passer ça. Je vais donc continuer à l’interroger sur le sujet, car il faut qu’il investisse d’une manière ou d’une autre afin de ne pas laisser les citoyens de ces zones rurales en plan », conclut le député wallon.
Si aujourd’hui, rien n’est sûr, les inquiétudes sont bel et bien présentes. Le député compte bien continuer à questionner les ministres pour plus d’investissements dans le ferroviaire, dans les transports en commun et dans des liaisons efficaces sur la route.