Le parti socialiste va se battre pour garder son pouvoir au niveau local. Les stratégies s'affinent, les hommes forts (les femmes aussi) après avoir fait grise mine, s'activent pour séduire à nouveau. le cœur historique du pouvoir socialiste en Wallonie et à Bruxelles n'est pas encore perdu.
Au lendemain du 9 juin, le Parti socialiste avait le souffle court. Mais il n'aura pas fallu longtemps avant que la machine électorale ne se remette en route. Il faut dire qu'un nouveau recul, voire la perte de certains bastions, pourrait poser question en interne et venir déstabiliser le président Paul Magnette, qui n'envisage pas de quitter le boulevard de l'Empereur pour autant.
La débâcle a été rude : les élections législatives ont eu l'effet d'un séisme pour le PS, qui arrive désormais derrière le MR en Wallonie et à Bruxelles. Cela a eu pour conséquence l'éviction des socialistes des parlements régionaux et de la Chambre.
Le scrutin qui s'annonce risque d'être serré
En Wallonie, certaines figures locales restent fortes, mais il semble déjà évident qu'un certain recul est à envisager. Il devrait être plus compliqué dès lors de nouer des alliances, et dans certains cas, il faudra peut-être aller chercher des partenaires que l'on n'aurait pas admis en d'autres temps. Même s'il en va ainsi, il n'y aurait officiellement aucune consigne d'alliances prioritaires ; tout dépendra du vote de l'électeur.
Et si les socialistes dénoncent déjà une politique MR-Les Engagés à venir comme catastrophique, ils chassent sur le terrain de bataille de la droite. La sécurité est en effet un des thèmes de campagne, avec le logement et les services publics.
Les socialistes sont actuellement bien présents en Wallonie, avec 78 bourgmestres et une participation dans 140 majorités. Ils dirigent les grandes villes et métropoles que sont Liège, Verviers, Huy, Mons, Charleroi, Tournai ou La Louvière, et sont solidement implantés dans bon nombre de localités périphériques de ces centres urbains.
Le PS a fait le choix de l'opposition partout après sa défaite, sauf dans la capitale, mais ils ne sont sans doute pas prêts à lâcher à l'échelon communal. À Charleroi, Paul Magnette s'éclipse sur son siège de député d'opposition du gouvernement De Wever pour ouvrir la voie à Thomas Dermine, figure de proue d'une nouvelle génération. Dans d'autres villes et communes, les socialistes jouent la carte de la stabilité.
L'après-élections sera probablement un temps de réflexion et de remise en question pour se refaire une place de choix dans l'échiquier politique du pays. Celui qui "a cherché à ne pas se faire distancer sur la gauche par le PTB s'est finalement fait déborder au centre par le regain des Engagés."
Source : Belga