Les élections locales d'octobre s'annoncent périlleuses pour Ecolo. Le nouveau duo de co-présidents, Samuel Cogolati et Marie Lecocq, veut développer une écologie "populaire" et mise sur la politique au plan local pour y arriver. Les jeunes et la mobilité seront les cibles.
"Une commune pour grandir", ce sera le slogan qui s'affichera sur les murs des différentes communes où les Écolos sont représentés. Le parti veut faire de l'enfance et de la jeunesse un enjeu majeur de ces élections, une façon de s'adresser directement aux "générations futures".
L'enjeu des élections qui s'annoncent est capital pour ce parti, qui vient de connaître une défaite significative aux élections fédérales et régionales du printemps dernier. En 2018, les Écolos avaient réussi à redresser la barre après avoir, quatre ans plus tôt, été sanctionnés par les électeurs à la suite de cinq années de participation à divers gouvernements.
Le parti avait décroché neuf maïorats et s'était maintenu ou était entré dans 75 majorités communales en Wallonie, dont Charleroi. À l'époque, l'écologie était dans l'air du temps, et les politiques vertes avaient tenu tête à un gouvernement Michel moribond.
Aujourd'hui, l'électorat est revenu à des préoccupations plus terre-à-terre, et plus à droite. L'écologie ne fait plus recette, et les écologistes n'ont pas réussi à convaincre les Belges lors du dernier scrutin. Il faut dire que d'autres crises sont passées par là, et que le climat n'est pas encore une réalité concrète pour beaucoup.
Sur le plan politique, le parti peine à imposer ses idées, ni au niveau européen, ni au niveau fédéral. Il lui reste donc la sphère locale pour se faire entendre. Et bien que des alliances MR-Engagés s'observent çà et là, particulièrement à Bruxelles, l'alliance des gauches, si chère aux Français, ne se réalisera pas chez nous entre le PS, Ecolo et le PTB.
Si les Verts venaient à perdre encore quelques plumes dans les communes, ce serait un nouveau coup dur à encaisser, avec une perte de visibilité et de moyens qu'il serait difficile de rattraper. Celui qui était encore le troisième parti francophone il y a cinq ans devra intensifier son travail d'analyse, entamé après le 9 juin, pour comprendre sa défaite et en tirer les leçons.
Deux études sont en cours, l'une sur les transferts de voix et l'autre sur la place du parti sur les réseaux sociaux. Plus légères que les travaux réalisés en 2014 (Trans.Actions et Re-Générations), elles serviront néanmoins de pistes pour la reconquête des voix, mais surtout pour imposer une vraie politique écologiste, plus que nécessaire, à tous les niveaux de pouvoir.
Source : Belga