Paul Furlan est mort. Il avait 60 ans. L'âge où tout est encore possible. Dans la vie comme en politique. Où les projets continuent à foisonner. Surtout dans la tête de quelqu'un comme l'ancien bourgmestre de Thuin, sportif accompli, passionné par sa ville, par son folklore. Passionné par la vie et par les gens.
Son départ va laisser un vide immense auprès de ses innombrables amis. Sur les réseaux sociaux, c'est une véritable déferlante d'hommages. Oh bien sûr généralement, c'est le cas quand une personnalité publique décède. Mais avec Paul Furlan, la singularité réside dans le fait que tous les témoignages sont empreints de sincérité et de tristesse vraie. Tous ceux et toutes celles qui l'ont fréquenté dans sa vie privée et sa vie politique vous le diront: Paul Furlan était un homme de bien.
Bienveillance, écoute, gentillesse sont des mots qui reviennent régulièrement dans les commentaires. Loyal, honnête. Proche des gens aussi, en tentant souvent de désamorcer les conflits et de trouver des compromis. C'était également un homme sensible dont la larme à l'oeil pointait régulièrement quand on abordait avec lui des sujets qui le touchaient profondément. Paul était quelqu'un pétri d'humanité en dépit de son caractère parfois autoritaire.
En politique, on n'ira pas jusqu'à dire qu'il était un ovni. Au fil des années, il avait acquis toutes les ficelles du "métier" et c'était loin d'être le perdreau de l'année. Mais dans ce monde de requins où les coups bas sont légions et les véritables amitiés rares, Furlan était un atypique parce que pas carnassier. Il faisait partie de ces rares personnalités dont le respect de ses pairs pour son boulot était doublé d'un profond respect pour sa personnalité bonhomme.
Oui, Paul Furlan était un politique. Mais ce n'était pas un politicard. Il répétait souvent qu'il faisait de la politique sérieusement mais sans se prendre au sérieux. En 20 ans, il aura marqué le sérail par sa capacité à faire avancer les dossiers en essayant toujours que "tout le monde s'y retrouve".
C'était un sensible, écrivions-nous. Pour le coup, on sait que sa démission du poste de ministre des Pouvoirs locaux au moment de l'affaire Publifin, fut pour lui une déchirure, une blessure profonde. Son départ, il l'avait annoncé en toute simplicité, sans avoir l'air de trop y toucher. Mais ceux qui le connaissaient bien savaient que cette affaire l'avait attristé au dernier des points. D'autant qu'in fine rien ne pouvait lui être reproché, si ce n'est une naïveté trop grand à l'égard d'un cabinettard indélicat qui flirtait avec le conflit d'intérêt.
Il va manquer. À sa femme et ses deux filles bien sûr. À sa ville, à ses amis, à Charleroi Métropole qui était son dernier combat, convaincu qu'il était de la pertinence des bassins de vie et par la nécessité de rassembler des forces vives politiques, sociales et économiques autour d'un grand projet commun.
Il va nous manquer à nous, journalistes. Parce qu'il était toujours dispo, affable quand on l'appelait pour une interview sur le pouce. Un bon client comme on dit dans le jargon.
Oui, Paul Furlan était juste quelqu'un de bien.
Salut l'ami!
Martial DUMONT