Le PS pourrait perdre sa majorité absolue à Charleroi, qui depuis 2018 ne tient qu'à un siège. Ce n'est toutefois pas l'enjeu majeur du 13 octobre prochain puisque les socialistes sont dans des coalitions depuis 18 ans. Mais un nouveau rapport de forces pourrait émerger entre les 5 grands partis.
Lors des élections du 9 juin dernier, le PS est resté à Charleroi le premier parti avec 36,9% et 35,6% au niveau fédéral et régional respectivement. Le MR et Les Engagés ont progressé avec, pour le premier, des scores de 19,6% et pour les seconds,19,8%. Le PTB a régressé quelque peu avec des pourcentages de 18,8% et 20,2%. Quant à Ecolo, il a contre-performé plus franchement avec des scores de 3,2% et 3,5%.
Dans quelle mesure ces résultats préfigurent-ils les poids respectifs des cinq grandes listes au soir du 13 octobre ? C'est toute la question à moins de deux semaines de l'échéance électorale. Avec comme sous-question éventuelle : celle de savoir dans quelle mesure la majorité actuelle, composée du PS, de C+ (la liste dérivée du cdH) et d'Ecolo, a ou non une chance de se maintenir au pouvoir, pour autant que ce soit la volonté des principaux acteurs.
Dans les débats électoraux, ce sont les thématiques propres aux grandes villes qui ont dominé, à savoir la propreté, la sécurité, le stationnement et le dynamisme commercial du centre-ville.
Depuis 2018, la majorité actuelle peut notamment se targuer d'avoir rénové l'ensemble du quartier de la Ville Haute grâce à une manne de fonds européens que l'équipe précédente était allée chercher. La métamorphose opérée n'a pas permis pour l'heure de faire naitre dans le quartier le dynamisme commercial espéré, ni d'endiguer les nuisances liées à la présence de dealers, même si la police de Charleroi a présenté récemment des résultats encourageants en la matière.
La constitution des listes ces derniers mois a réservé quelques surprises. Au PS, Paul Magnette, le bourgmestre actuel et président du parti, a ainsi laissé la première place au secrétaire d'État sortant Thomas Dermine. Au MR, la tête de liste est revenue à Anthony Dufrane alors que Nicolas Tzatenatos et Denis Ducarme avaient un temps espéré l'occuper.
Longtemps militant socialiste, Anthony Dufrane est un récent transfuge du MR. En juin dernier, il a été élu député fédéral sous ses nouvelles couleurs. Dans la campagne communale, son passé socialiste lui est souvent rappelé. En témoigne notamment l'exhumation il y a quelques jours sur les réseaux sociaux d'une vidéo dans laquelle il affirme sur un plateau de télévision qu'il ne quittera jamais le PS.
Pour Les Engagés, Ecolo et le PTB, ce sont respectivement Eric Goffart, Xavier Desgain et Pauline Boninsegna qui occuperont les premières places.