Monceau-Sur-Sambre : De l'Or Blanc au Martinet

Nous ne sommes pas encore en septembre mais les premières vendanges débutent déjà chez nous. Et oui, les records de chaleur et l’absence de pluie auront été favorables au mûrissement du raisin, notamment au Martinet à Monceau-sur-Sambre. D’ici l’année prochaine, nous retrouverons dans nos verres une cuvée 100% carolo et bio ! Mais avant ça, l’heure est à la récolte et au tri des grappes de raisins… 

Ce mardi 31 août, une équipe de bénévoles s'affairent dans le vignoble du Martinet pour effectuer leurs premières vendanges. Une dizaine de personnes répondent à l'appel en pleine semaine, dès 7h du matin, pour récolter les grappes de Muscaris, un croisement entre du Solaris (un cépage allemand) et du Muscat à petits grains (un cépage noble d'Alsace). 

A mesure que les grappes sont coupées, elles sont amenées sur la table de tri, où les bénévoles et le président retirent les grains les plus verts qui pourraient rendre le vin plus acide. Heureusement, cette année, le raisin est dans un état sanitaire exceptionnel. Une fois les grappes dans les bacs, direction le château pour la première mise en bouteille ! Une étape qui rend le président de l'ASBL Vin et Gourmandise Wallonne, Henri Larsille, très fier : 

"Nous partons vers le château de Monceau, pour fouler les raisins, les presser et ensuite les mettre dans une cuve. Quand on aura terminé, nous reviendrons 6 heures plus tard pour ajouter des enzymes et 24 heures plus tard, nous ajouterons les levures, le sucre mais ici c'est maturé donc il n'y a pas de problème. On devrait avoir une très bonne vendange et un très bon mout" 

Un très bon mout qui mènera à une production de près de 400 bouteilles ! L’année a été favorable, donc les 400 pieds de Muscaris seront normalement utilisés à bon escient. Le site du Martinet regorge de surprise et d’autres cépages sont à découvrir sur le vignoble comme le Souvignier Gris et le Johannitier sur un sol argileux, comme l'explique Michel Fivez, vice-président de l'ASBL Vin et Gourmandise Wallonne :

"On est sur un sol argilo-limono-sableux. Donc les cépages que nous avons mis sont des cépages inter-spécifiques, très souvent un croisement entre un noble et un allemand ou suisse. Des cépages très résistants aux maladies"   

Un sol, qui en plus de ça détient une histoire percutante, puisque le Martinet est un ancien site de charbonnage fermé en 1979. On dit que le vin se bonifie avec le temps et c’est aussi de ce terril, qui retrouve une nouvelle vie grâce à différentes ASBL. En plus du vignoble, le site accueille également la Ferme du Martinet depuis plus de 40 ans, ainsi qu'une société de phytomanagement (ValBiom) et un champ de miscanthus planté par "Les Marneurs". La biodiversité y règne donc en maître. 

D'autres projets sont aussi en cours de route et en partenariat avec le lieu-dit du site du Martinet. Parmi ceux-ci, la boulangerie "Levure Sauvage", dans une ancienne remise à locomotive, et une brasserie "La M.U." dans la salle du pendu, où les mineurs allaient s'habiller. 

Si vous êtes passionnés d’oenologie, vous pouvez visiter le petit vignoble en prenant rendez-vous sur le site www.vignobledumartinet.be ou sur la page Facebook du Martinet. Un visite est également organisée ce dimanche 25 septembre 2022, les modalités pour l'activité sont sur la page Facebook.

Par contre, pour ce qui est de déguster l’Or blanc du Martinet, il faudra encore attendre jusqu'en milieu d’année prochaine ! 

Noélie Detry