Le CNS a décidé vendredi que la majorité des magasins pourront rouvrir leurs portes le 11 mai. Selon COMEOS, la fédération des commerçants en Belgique, prolonger la fermeture forcée jusqu’au 11 mai est une mesure dure, parce que les magasins étaient tout à fait prêts à rouvrir le 4 mai.
« Nous sommes le seul pays en Europe où le commerce prend proactivement toute une série de mesures de sécurité supplémentaire, comme un package complet de règles sur mesure pour le secteur de la mode. Nous sommes donc prêts pour la réouverture », explique Dominique Michel, CEO de Comeos, la fédération du commerce dans un communiqué.
Chaque jour, les magasins qui doivent rester fermés perdent ensemble 140 millions d’euros. La prolongation de la fermeture obligatoire jusqu’au 11 mai signifie presque 2 milliards d’euros de pertes supplémentaires de chiffre d’affaires. Ce sont des milliers d’emplois qui sont ainsi en danger.
Les commerçants de Rive Gauche dans l’attente
Chez nous, quelques jours après le début du confinement, une dizaine d’enseignes du secteur Horeca se sont déjà rassemblées pour demander au centre commercial Rive Gauche si un geste était prévu pour leurs loyers. Étant donné qu’ils perdaient 100 % de leur chiffre d’affaires et n’avaient même plus l’opportunité d’ouvrir pour les commandes (pour Ville 2, une exemption de leur loyer est déjà prévue). Par courrier, on leur a répondu que l’on “comprenait”, mais que les propriétaires “ne pouvaient pas prendre position à ce jour” avec une promesse de “revenir prochainement vers eux”. Un groupe s’est créé entre les différents acteurs de l’Horeca. Tout le monde à suivi, même Burger King.
« On a essayé une journée de pratiquer du take-away, mais c’était une catastrophe. Ils n’avaient même pas 100€ de caisse. L’idée c’est de faire un prochain courrier en demandant que le centre nous aide en tant que petit indépendant », explique le patron d’un café qui souhaite rester anonyme.
L’une des autres inquiétudes reste aussi la gestion du flux du monde dans et à l’extérieur du centre. Pour le restaurateur que nous avons contacté, pas de soucis, dès qu’il a le feu vert il fera son possible pour proposer au minimum un service "à emporter". Mais pour l’instant, il n’a pas envie d’ouvrir tant que le centre ne fait pas d’efforts pour le loyer. Les commerces Horeca attendent des réponses… Rive Gauche reste silencieux.
L’Horeca dans le centre-ville menacé
Dans les autres établissements Horeca de la région de Charleroi, il y a pour l’instant un doute sur la pérennité des différents établissements.
« On ne sait pas comment ça va se passer. Là, on préparait la terrasse, mais on a encore un loyer et des charges à payer. Le plus gros mois, c’est juin, mais on va déjà le perdre. Et nous laisser sans rien ça nous fait peur. On peut vivre encore un peu, mais pas longtemps. » Explique le tenancier d’un bar très connu du centre-ville de Charleroi.
Pour l’instant, ils attendent les décisions du gouvernement. Pour l’instant, une prime de 5000€ (par numéro de TVA) va être distribuée, mais ce n’est pas assez.
« J’ai peur pour les plus petites structures que la mienne. » confie ce propriétaire.
Des mesures de soutien sont nécessaires
« La prolongation de la fermeture des commerces signifie que toute l’attention doit maintenant être portée sur les mesures de soutien supplémentaires pour les commerces. Les dommages sont énormes. Tout doit à présent être fait pour éviter les fermetures et les pertes d’emplois » termine Dominique Michel, CEO de Comeos, la fédération du commerce dans un communiqué de presse.
La réouverture s’annonce compliquée pour tout le monde. Les précisions sur les directives seront données dans le point presse de la Première ministre à la fin de la semaine.