Utiliser des déchets organiques de restaurants pour alimenter une cuisinière à gaz, c’est le projet innovant porté par deux jeunes entrepreneurs carolos. Ils testent pour l’instant un prototype à l’arrière des cuisine d’un restaurant. Un circuit court innovant, écologique et économique qui pourrait voir le jour dans un an.
Un prototype près d’une cuisine de restaurant
Ce petit appareil entouré de bâches, c’est en fait un prototype particulièrement original. Conçu par deux jeunes carolos et en phase de test à Marcinelle. Une mini-station de biométhanisation imaginée par Lola Brousmiche pendant ses études d’ingénieur chimiste à Mons. Son idée est toute simple: miniaturiser les stations de biométhanisation. D’ordinaire, elles traitent des tonnes de déchets agricoles. Avec ce prototype, on s’adresse à déplus petites installations comme des restaurants.
« Ca fonctionne comme un estomac de vache »
Les deux jeunes créateurs ont obtenu l’aide du Student Lab pour lancer ce projet qu’ils ont baptisé Waste End, la fin des déchets. Le prototype est installé à l’arrière de la cuisine du Shape and Go qui y dépose ses déchets alimentaires.
« Ca fonctionne avec des bactéries, explique Lola Brousmiche, l’une des porteuses du projet. Donc, nous, on n’a pas grand chose à faire. Ce sont les bactéries qui vont digérer les matières organiques et les transformer en biogaz et en engrais. Ces bactéries poursuivent le même trajet biologique que dans l’estomac d’une vache. Elles vont dégrader les matières lors d’un cycle qui va durer de 30 à 60 jours. A la fin, on va pouvoir récupérer ce gaz qui pourra être valorisé dans une cuisinière au gaz, comme avec le gaz de ville. »
Un procédé écologique et économique
« C’est en fait un procédé qui existe déjà à plus grande échelle, avec de grosses unités de biométhanisation, poursuit Nathan Pleetinckx, l’autre porteur du projet. Nous, on utilise uniquement des déchets organiques qui sont produits juste à côté de nos digesteurs. Et sont acheminés tout simplement à pieds. »
Car le procédé est destiné aux restaurateurs, mais aussi aux collectivités. Il permet de produire du gaz « maison », de manière écologique, en réduisant le coût de l’enlèvement des déchets, mais aussi en diminuant la facture de gaz du restaurateur ou de la collectivité.
Un an de test puis l’espoir d’une commercialisation
Un premier prototype est donc en test à Marcinelle. Mais les deux jeunes concepteurs prévoient d’en installer trois ou quatre autres dans les mois qui viennent. Pour des tests qui dureront un an. Dans le but de concevoir un modèle plus complet et avec un minimum de défauts.
Le projet est donc bien sur les rails. Un crowdfunding est lancé avec une école pour un autre prototype. La phase de test se déroulera sur les quatre saisons et les deux jeunes entrepreneurs espèrent lancer la commercialisation pour l’automne 2021.