Une étude réalisée par la fédération du commerce Coméos indique que les Belges vont moins souvent au restaurant, par manque de temps ou de moyen, mais également à cause du télétravail qui est encore d’application dans certaines entreprises, tout comme les sandwicheries qui sont touchées par ce phénomène. A contrario, les fast-foods sont plus prisés. Mais comment est la situation à Charleroi?
La crise du covid et les différents confinements que nous avons connus ont considérablement changé nos modes de vie et nos habitudes de consommations alimentaires. Selon une étude réalisée par la Fédération du commerce Comeos, la fréquentation des restaurants est en chute de 10% depuis l’année 2019.
" Nous, on le ressent, nous faisons des services uniquement le midi, indique Jacques Delporte, gérant d’une brasserie. Les gens font encore pas mal de télétravail donc une fois sur deux ils sont chez eux et ils sont habitués à cela. De plus, on prône la semaine des 4 jours actuellement donc c’est un jour encore en moins pour avoir plus de clients… Les gens sortent moins de chez eux pour manger. "
En 2023, le coût de la vie a véritablement impacté les acheteurs sujets à la crise. L’étude de Coméos montre la difficulté des restaurateurs à retrouver leur clientèle. Ils sont passés de 51.3% de la consommation sur place en 2019 à 43,5% au profit des fast-foods, dont la part du marché a augmenté de 9,4% il y a quelques années à 17,1% actuellement.
Il faut donc dire que les Belges se rendent moins dans les restaurants traditionnels, mais bien plus dans les fast-foods qui sont moins coûteux.
" J’ai de plus en plus de clients qui deviennent des habitués, confie Cédric Dolore, gérant d’un fast-food. Mais nous avons tout de même moins de clients qui viennent manger sur place, bien souvent, c’est pour des repas à emporter, ce qui est dommage, car lorsque le restaurant est complet, il y a une ambiance particulière et c’est plus convivial. "
Même son de cloche dans une sandwicherie, les clients mangent moins souvent sur place qu’auparavant.
" On voit que les clients viennent une fois tous les deux jours alors qu’avant, ils venaient chaque midi chez nous, explique Maxime Vandorpe, gérant d’une sandwicherie. Maintenant depuis la crise covid, on en a profité pour développer les livraisons et ça fonctionne très bien, contrairement au repas sur place qui ne fonctionne pratiquement plus. On voit réellement que les habitudes ont changé, il y a l’avant et l’après-covid, c’est impressionnant. "
" Les gens vont plus souvent s’orienter vers les plats à emporter, indique Luc Marchal, Président de la Fédération Horeca Wallonie. Ils se dirigent vers les plats plus simples également tels que les pizzas ou la cuisine asiatique que de la restauration plus gastronomique. Néanmoins, passer de nombreuses heures au restaurant ce n’est plus la mode et puis les Belges ont moins de temps. La vie a totalement changé, je pense par exemple aux repas d’affaires, avant, les hommes d’affaires prenaient toute l’après-midi pour manger, mais c’est terminé ce temps-là, désormais même les hommes d’affaires sont fort pressés. "
Finalement, tout le monde doit s’adapter face à cette inflation. Le secteur horeca a été le plus touché lors de la pandémie, et il l’est toujours actuellement. Néanmoins la crise du pouvoir d’achat impact également les boulangeries et les boucheries au profit des supermarchés.
Clara Declercq.