Depuis plus d’un an, les propriétaires d’établissement HoReCa doivent payer une licence pour diffuser des matchs de fooball. DAZN, l’entreprise qui possède la chaîne Eleven, a décidé de faire valoir ses droits en entamant une action en justice contre les propriétaires qui les diffusent sans payer.
Regarder un match dans un bar, beaucoup le font ! Et pour cause, les propriétaires d’établissements HoReCa voient une valeur ajoutée dans le fait de proposer ce type de service. Une pratique qui jusqu’à lors n’avait pas un coût exorbitant puisqu’ils ne devaient payer que leur abonnement télécom. Mais depuis un peu plus d’un an, les règles ont changé. En effet, DAZN, le groupe qui possède Eleven, a choisi d’ajouter une redevance à laquelle doivent s’acquitter les propriétaires d’établissements qui souhaitent diffuser leur contenu. Le prix de cette licence varie de 69 euros par mois à 159 euros par mois en fonction de la taille de l’exploitation.
« En 2020, nous étions en période de Covid et Eleven a décidé de ne pas utiliser ces droits car le secteur rencontrait déjà beaucoup de difficultés. », explique Kevin Sys, gestionnaire commercial chez DAZN
Cette redevance, certains exploitants ont choisi de la contourner en ne payant que leur abonnement télécom et en continuant de diffuser les matchs. Finalement, DAZN a pris la décision de les attaquer en justice. Cela a d’abord commencé à Anvers et s’est finalement étendu à l’ensemble du pays, notamment à Liège, Bruxelles et Charleroi.
« On couvre l’entièreté de la Belgique, l’entièreté des établissements et pas uniquement les bars. », selon le gestionnaire.
Les contrevenants risquent, à terme, d’être contraints de payer les droits de diffusion de toute la période où ils ont affiché les matchs sans licence mais également de verser des dommages et intérêts à Eleven et des frais de procédure judiciaire. Par la suite, ils seront contraints de payer 1000 euros chaque fois qu’ils diffuseront un match sans licence. On parle donc d’une sanction à plusieurs milliers d’euros.
Une situation précaire pour un secteur en péril
Une situation que la plupart des propriétaires ne comprennent pas. En effet, on leur demande de payer plus pour le même service qu’avant. Aucun avantage supplémentaire n’est mis en place. Ils se sentent lésés car cela représente un coût supplémentaire non négligeable pour un secteur d’activité déjà précaire. Beaucoup pensent à tout simplement arrêter de proposer la diffusion de matchs de football mais d’autres ne peuvent se le permettre. Pour ceux là, les fans de foot représentent une grande partie de leur clientèle et ils ne peuvent se permettre de les décevoir.
« Je pense que tous les cafés qui diffusent les matchs devraient arrêter de payer. Si personne ne paye, je serai solidaire avec les gens ! », s’exprime Laurent Tomson, propriétaire du bar « Le Royal Nord ».
En attendant, les actions en justice sont toujours en cours et les exploitants se demandent encore s’ils continueront à diffuser des matchs de football.