Depuis le début de la Pandémie, la Ministre fédérale de la Santé Maggie De Block et bon nombre d’experts du Comité scientifique Covid-19 n’arrêtent pas de nous le répéter : « le port du masque généralisé par la population ne se justifie pas scientifiquement. Ils sont par contre indispensables pour les soignants et donc il faut les réserver en priorité à ceux qui en ont besoin ».
Mais voilà depuis plusieurs semaines - et au fur et à mesure que la pandémie a gagné du terrain dans notre pays, que le nombre de malades et de morts augmentent- d’autres voix plaident au contraire pour son port généralisé. Vu les difficultés d’approvisionnement de matériel professionnel ( masques chirurgicaux, FFP2, FFP3 ) , ils favorisent bien entendu « le fait-maison ».Dans plusieurs communes de la région ,des bourgmestres ont d’ailleurs clairement recommandé le port du masque à leurs concitoyens. Suivant l’exemple de Wavre, ce fut d’abord le cas de Fontaine L’Evêque suivi par les Bons Villers et Sivry Rance.
Le masque d’abord pour protéger les autres
Jean-Francois Gatelier le bourgmestre de cette dernière commune qui est aussi médecin généraliste est on ne peut plus clair
« je l’ai recommandé car toutes les Académies de Médecine belge, française, allemande et même les pays asiatiques nous regardent avec stupéfaction de ne pas avoir appliqué cette mesure qui ne coûte pas cher. Peut-être que nos autorités ne l’ont pas appliquée car ils n’avaient pas de masques à mettre à disposition de la population. Et donc, ils auraient du commencer par cela, dire aux gens « nous n’avons pas la possibilité de vous en fournir pour l’instant mais mettez quelque chose devant votre bouche et votre nez ». Ils auraient du avoir le courage de le dire, mais il y avait peut-être une crainte dans leur chef de faire paniquer la population. Et puis sans leur jeter la pierre, ils n’ont peut-être pas mesuré au départ l’extrême contagiosité du Covis-19 »
Le " fait maison " efficace !
Certains détracteurs du port généralisé du masque argumentent que mal porté, celui-ci ne sert à rien et peut être même davantage vecteur de la transmission du Covid-19 Cela fait bondir le médecin qu’est Jean-François Gatelier
« On estime qu’un masque « fait maison » arrête à 70 % les microgouttelettes et donc la propagation du virus par rapport à FFP2 qui l’arrête lui,à 95% mais l’on comprendra vite que si tout le monde porte un masque qui arrête à 70% , associé à des mesures de distanciation sociale et à une stricte hygiène des mains, ce ne peut qu’être positif »
Si tout le monde porte un masque, tout le monde protège tout le monde, c’est en fait la position du Collège de Médecine générale de Belgique. Un point de vue partagé par le Président de la Fédération des Associations des Généralistes de Charleroi,
« mais je mets en garde contre la façon dont ce masque va être utilisé. Il faut que ce soit avec toute les précautions de manipulation et d’hygiène nécessaires. Il faut surtout éviter que les gens se sentent trop rassurés et aient des comportements à risque»
Une position du gouvernement mercredi ?
On le sait, une nouvelle taskforce a vu le jour et la mission de ce groupe d’experts est justement de faire la clarté sur le port du masque.
Il est composé de représentants du Conseil supérieur de la santé, de l’Agence des médicaments, de l’administration de la santé et du "Comité scientifique coronavirus" qui épaule le gouvernement. Ensemble, ils doivent préparer une recommandation sur l’utilisation des masques, que ce soit par les professionnels de la santé ou les particuliers, leur attribution et les circonstances dans lesquelles ils doivent être portés.
Sur la base des conclusions de ces experts, Sciensano, l’Institut scientifique de santé publique, a du rédiger une recommandation qui devrait uniformiser la réponse des autorités belges. La question devrait sans doute faire l’objet d’une décision lors du prochain Conseil national de sécurité prévu ce mercredi. Le masque sera de toute façon le corollaire des premières mesures de déconfinement même si l'on se dirige plus que probablement vers une prolongation des mesures actuelles