L’institut de santé publique Sciensano a réalisé une 6e enquête de santé mentale Covid-19. Lors de cette enquête il est ressorti une grande insatisfaction à l’égard de la vie sociale et une souffrance mentale toujours présente. Il devient de plus en plus difficile pour beaucoup de sondés de respecter les mesures sanitaires qui sont en applications. Notamment, la règle qui limite à un seul contact rapproché.
La nouvelle enquête de santé Covid-10 réalisé par l’institut de santé publique Sciencsano a interrogé plus de 20.000 personnes. La moitié des personnes sondées dérogent à certaines règles sanitaires à respecter car elles les trouvent trop strictes.
63% de la population adulte est insatisfaite à l’égard de ses contacts sociaux et près d’un tiers éprouve un sentiment de solitude important (29%).
Ce sont les 30-49 ans et les 50-64 ans qui ont le plus difficiles socialement.
- Les couples avec enfant(s) sont les plus insatisfaits vis-à-vis de leur vie sociale (70%), qui sont suivis avec 69% des personnes vivant seules avec enfant(s).
- 73% des personnes en situations de handicap ou d’invalidité sont insatisfaits de leurs contacts sociaux.
- Les personnes ayant au moins une maladie qui augmente le risque de développer une forme sévère de Coronavirus ne sont pas satisfaits de leurs contacts sociaux contrairement aux personnes sondées ne présentant aucune maladie (67,5% contre 62%).
"1 personne sur 4 éprouve des troubles anxieux ou dépressifs"
C’est un sentiment de solitude qui traduit ce mal-être. Les personnes d’âge actif se trouvent sans occupation professionnelle.
"1 personne sur 4 éprouve encore des troubles anxieux ou dépressifs. On voit que la population est toujours déstabilisée et très éprouvée psychologiquement", indique Lydia Gisle, chercheuse chez Sciensano.
Le nombre de personnes en souffrance mentale est encore élevé parmi les moins de 50 ans, mais les jeunes adultes (18-29 ans) sont les plus touchés avec 34% qui souffrent d’anxiété et 38% de dépression.
De plus, depuis le début de la pandémie, 1 personne sur 4 en Belgique dit avoir eu des pensées suicidaires et 7% rapportent avoir fait une tentative de suicide.
Les symptômes de trouble de l’alimentation ont augmenté chez 11% des personnes interrogées.
La violence au sein des foyers a augmenté
Lors de cette enquête, 6% de la population qui ne vit pas seule a déclaré être victime de violences au sein du foyer, une nette augmentation par rapport à l’année dernière (4% en avril 2020). Les jeunes adultes seraient les plus touchés avec 12%. Les victimes indiquent qu’il s’agit principalement de violences verbales ou psychologique pour 96% d’entre elles contre 19% ayant subi des violences physiques ou sexuelles.
Des mesures trop strictes
Le non-respect des règles sanitaires pour freiner la pandémie augmente mais la moitié des personnes interrogées ne les respectent pas car elles sont trop strictes pour 49%. La mesure la moins suivie est la restriction des contacts rapprochés à une seule personne, suivie de la distanciation sociale.
Demander de l’aide
Vous ne devez pas hésiter à demander de l’aide à un psychologue de première ligne dans cette période difficile, que ça soit pour vous ou une connaissance.
Pour faire face à la crise actuelle ainsi qu’aux besoins de santé mentale qui découlent, de mesures d’adaptation ont été mises en place dès le mois de juin par l’INAMI concernant les soins psychologiques. Ces mesures permettent aux personnes de bénéficier de remboursement pour 4 séances chez un psychologue de première ligne quel que soit son âge.
Une séance coutera 11,20€ ou 4€ pour une personne bénéficiant de l’intervention majorée (BIM).
Le reste de la séance est remboursée automatiquement par le principe du tiers payant. Mais il est nécessaire d’avoir d’abord une prescription d’un médecin, qui peut également être transmise par e-mail.