Le suicide de Maëlle, élève à Jumet, a relancé le débat sur le harcèlement scolaire lors du conseil communal de Charleroi. Dès la rentrée scolaire, un projet pilote sera mis sur pied. Certains évoquent également la possibilité de créer un centre contre le harcèlement scolaire à Charleroi. Le point sur ce qui existe déjà et les projets futurs.
Lutter contre le harcèlement : une priorité
La mort de Mäelle, 14 ans, élève à St-Joseph à Jumet, est encore bien présent dans les mémoires deux semaines après la tragédie. De nombreux conseillers communaux se sont demandés ce qui existe déjà et les projets à venir en matière de harcèlement lors du conseil communal de Charleroi. Des groupes de paroles dès la maternelle sont mis en place ainsi que des cours de récréation aménagées qui délimitent les espaces d’activités des enfants.
"On travaille beaucoup au niveau du secondaire avec des groupes de paroles mais également dans le cadre d’un projet financé par la fédération Wallonie-Bruxelles. C’est «Amarrages» qui vise à lutter contre le décrochage scolaire. On a engagé une assistante sociale qui se rend au domicile des élèves dès qu’on arrive plus à entrer en contact avec l’élève. On voit que de nombreux cas de décrochages scolaires sont liés à des questions de harcèlement" explique Julie Patte, échevine de l’Enseignement.
Un projet pilote dès la rentrée 2020
D’autres initiatives vont voir le jour prochainement. Entre autres, une nouvelle procédure pour toutes les directions et enseignants des écoles communales. Objectifs : mieux déceler les premiers signes de harcèlement et ainsi aider au plus vite les victimes en les écoutant et en les accompagnant.
Autre initiative : le projet Bale de la Fédération Wallonie-Bruxelles. D’ici la rentrée 2020, une dizaine d’écoles carolos s’inscriront dans cette opération déjà testée à Bruxelles.
"Le projet Bale, qui est l’acronyme de Bienveillance à l’école, vise dès la maternelle et tout au long de la scolarité de travailler sur le bien-être à l’école, sur les stéréotypes, le respect des autres. Ce sont des questions essentiels. Le fait d’avoir du respect permet de gommer les faits de harcèlement et de sensibiliser les élèves sur le fait qu’un harcèlement peut être dramatique" confie Julie Patte, échevine de l’Enseignement
Quid d'un centre contre le harcèlement scolaire à Charleroi?
Le conseiller communal Défi, Jean-Noël Gillard, souhaite aller plus loin et demande qu’un centre contre le harcèlement scolaire à Charleroi soit mis sur pied.
"Quand le jeune est mis par terre, qu’il arrive au bout du tunnel et que le jeune se convainc que la seule solution c’est de se donner la mort, c’est d’avoir une unité de soins avec accompagnement médical et pédopsychiatrique. L’élève serait admis dans un centre qui va lui permettre pendant 15 jours, par exemple, de recevoir tous les soins. Et c’est à ce moment qu’on va déconstruire toute la mécanique du harcèlement qu’il a pu vivre au niveau de l’école" détaille Jean-Noël Gillard, conseiller communal
Si un tel centre vient à voir le jour, ce serait une première en Belgique. Même s’il existe déjà des outils sur le terrain, l’actualité récente nous a prouvé que ces initiatives ne sont malheureusement pas assez connues des jeunes, des parents ou encore des écoles.