Le permis pour le chantier du Bus à Haut Niveau de Service vient d’être déposée il y a quelques semaines. Le développement de ce bus dans le sud de Charleroi a pour objectif d’offrir aux citoyens un modèle de transport en commun efficace et moderne. Les travaux vont transformer la N5 et la N53, artères importantes du réseau routier structurant wallon, en boulevards urbains conviviaux. Avant la mise sur pied de l’enquête publique, ce mardi, en commission de l’économie, Christophe Clersy, député régional ECOLO, a interrogé le ministre Borsus sur l’impact négatif du chantier pour les commerçants qui sont situés le long de la N5 et de la N53.
Si beaucoup de mesures sont déjà prévues par les gestionnaires du projet pour limiter au maximum l’impact des travaux sur l’accessibilité aux commerces (division en plusieurs tronçons, garantie de circulation, etc.), des mesures de soutien aux commerçants durant la période de travaux sont nécessaires.
« Ce projet représente une belle opportunité d’améliorer la mobilité, comme le cadre de vie de cette partie du territoire carolo. Mais il ne faut pas oublier que ces travaux, engendreront des difficultés de parking et d’accès pour les commerces se trouvant le long de ces deux axes. Certains craignent une baisse de leur chiffre d’affaires, d’autres, s’inquiètent de devoir mettre la clé sous la porte. Si on peut saluer l'existence d’un dispositif d’indemnisation en Wallonie, il n'en reste pas moins que certains éléments peuvent être sujets à diverses interprétations. En outre, le chantier du BHNS pourrait générer des désagréments bien au-delà de la période de 60 jours telle que prévue dans le dispositif.» a détaillé le député Ecolo.
Dans sa réponse, le Ministre a tout d’abord rappelé que ce chantier représente une opportunité vraiment importante d'améliorer non seulement la mobilité, mais aussi le cadre de vie de cette partie du territoire, favorisant ainsi son redéploiement, notamment économique, mais aussi des retombées positives plus globales. Il a également rappelé le mécanisme du décret du 2 mai 2019 qui permet l’octroi de mécanismes d’indemnisation compensatoire : les commerçants peuvent prétendre à 100 euros par jour, d'entrave, avec un maximum de 60 jours, soit maximum 6 000 euros au total si l'accès pédestre au site est rendu compliqué mais aussi si les emplacements de parking privé de l'entreprise ou les emplacements de parking à proximité immédiate et habituellement utilisés par la clientèle ne sont plus accessibles. L’entreprise peut par ailleurs bénéficier de l'indemnité si elle est entravée par des travaux sur la voie publique, mais ces travaux doivent durer au minimum 20 jours consécutifs pour que cette indemnité soit éligible.
« Je pense qu’il y a une nécessité d’avoir l’information la plus exhaustive possible afin de rassurer les commerçants. Pour ce faire, mobiliser les départements de la Région pour venir en soutien à l’action proactive que la Ville de Charleroi a mise en place en la matière peut être un support important. Par ailleurs, je crois qu’il est très important que vous puissiez venir vous rendre compte sur place de la spécificité de ce chantier et de l’inquiétude des commerçants sur le terrain afin que vous puissiez les rassurer au maximum. » a conclu Christophe Clersy.