A l’occasion de ce 1er mai, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB) souhaite mettre en avant le travail invisible des femmes. Selon les chiffres avancés par le CFFB, en 2020 au quotidien, 81 % des femmes font du travail domestique contre 33 % des hommes en Belgique, ce qui rend difficile l'accès à l'emploi et aussi par conséquent, à la pension.
Les femmes prestent 9h de travail domestique en plus par semaine que les hommes. Cette enquête du Conseil des Femmes Francophones de Belgique relève également que les femmes consacrent deux fois plus de temps aux soins et à l’éducation, ce qui hypothèque l’accès à l’emploi et, par conséquent, leur indépendance financière. Selon cette étude, la valorisation de ce travail, en termes de PIB, pourrait s’élever à 21,81%. Ce problème d’accès aux métiers et donc à la pension est donc une problématique de premier ordre que le CCFB souhaite rappeler en ce jour de fête du Travail.
« Avec 3 enfants, une mère a 9 % de chances en moins de décrocher un emploi qu’une femme sans enfant alors qu’un père a 5,3 % de chances de plus par rapport à un homme sans enfant. L’égalité des chances dans l’accès à l’emploi n’est aujourd’hui pas garantie lorsqu’on est une mère. La maternité reste au contraire un facteur de précarité qui expose les femmes à cette violence économique qu’est la pauvreté et qui en engendre d’autres : psychologiques, physiques, sexuelles… », explique la présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique, Sophie Rohonyi.
Le CCFB fait donc des propositions :
- Un incitant plus important au recours à l’aide à domicile, permettant de mieux encourager les aides à domicile
- Un congé parental obligatoire augmenté à 15 semaines, indifférencié entre hommes et femmes.
- Une individualisation des droits sociaux, encore bien souvent attribués au « chef de famille ».
Les femmes exercent un travail essentiel mais précaire
Dans notre pays, 90% du personnel infirmier, 90% du personnel de caisse des magasins de ravitaillement et 67% du personnel d’entretien sont des femmes. "Elles occupent des métiers considérés essentiels durant la crise sanitaire mais qui restent caractérisés par des conditions de travail précaires et souvent pénibles, et des salaires trop bas... Il est donc urgent de les revaloriser », ajoute Sophie Rohonyi.
Une revalorisation des métiers
Le Conseil des Femmes Francophones Belgique exige une revalorisation de ces métiers, notamment par une amélioration des conditions de travail, l’augmentation de la rémunération, la prise en compte de la pénibilité de certains de ces métiers dans l’accès à la pension et la possibilité de réduire son temps de travail sans perte de salaire.