C’était une rumeur qui planait au-dessus du Boulevard Zoé Drion et qui s’est finalement confirmée mercredi soir: Felice Mazzù n’est plus l’entraîneur du Sporting de Charleroi. Cette décision conjointe, précise-t-on dans le communiqué, fait suite aux mauvais résultats du club carolo. Une situation qui verse les Zèbres en playdown, ce qui veut dire qu’ils vont devoir lutter pour rester en D1.
Le Sporting de Charleroi et Felice Mazzù, c’est comme Capri, c’est fini. C’est par voie de communiqué que le club hennuyer a annoncé la nouvelle mercredi en début de soirée:
(…) le conseil comprend le besoin actuel d’aborder les six prochains matches avec une énergie totale et un nouvel état d’esprit. Par conséquent, il a été décidé, lors de conversations avec Felice Mazzù, de se séparer à partir d’aujourd’hui. Il est important de reconnaître que cette décision ne place pas la pleine responsabilité sur Felice pour notre situation actuelle (…).
Il faut dire que les résultats ne plaident pas en faveur du désormais ex-entraîneur carolo. Avec 29 points engrangés en 30 matches avec, à la clé, une place en playdown, le constat est là: le bilan est très mauvais.
« Ça a été très compliqué pour Felice, nuance-t-il. Il n’avait pas toutes les armes en main et il n’avait pas la même grinta et le même discours qu’il avait lors de son précédent passage au Mambourg. Je ne suis même pas sûr qu’il a été bien accompagné au niveau du staff, même si les supporters ont tenté de le soutenir au maximum. Ça a été dur pour lui, les supporters et les joueurs, relativise Pierrick Lust, le responsable du groupe de supporters « IC04 ».
Cette deuxième histoire d’amour entre Félice Mazzù et son club de cœur se termine donc mal. Son premier passage au Mambourg avait marqué les esprits entre 2013 et 2019. Ça, le Sporting ne l’a pas oublié et l’a rappelé:
« Son dévouement au cours des nombreuses années d’engagement avec le Sporting est louable. Nous honorons sa passion et son engagement, même dans cette décision conjointe. Il restera à jamais un membre honoré de notre histoire de 120 ans. »
Et son retour à Charleroi, fin novembre 2022 juste après son échec anderlechtois, laissait penser qu’il était le Messie que le club attendait pour redresser la barre en replaçant le Sporting comme un acteur de premier plan, rivalisant avec les autres ténors de la D1. Sauf que l’on est 16 mois plus tard, en playdown, dans la lutte pour le maintien.
Pour les supporters, il fallait prendre une décision, mais était-elle la bonne ?
« C’est une décision qui allait tomber à un moment ou à un autre. Elle arrive peut-être un petit peu trop tard parce que je pense que l’entraîneur (Felice Mazzù, ndlr) est fatigué. On le voyait marqué et il avait du mal à mobiliser son équipe autour d’un discours fédérateur », estime Pierrick Lust.
Des questions se posent: déjà sur le moment choisi pour évincer Felice Mazzù. Ne valait-il pas mieux pas attendre la fin des playdown ? Ensuite, les formes utilisées pour annoncer cette séparation posent question ? On y parle d’abord stratégie du club et ensuite de l’éviction de Felice Mazzù. La communication aussi fait défaut, nous avons tenté à plusieurs reprises d’avoir une réaction des dirigeants du club, en vain. Serait-on là arrivé à la fin d’un cycle au Sporting ? D’ici là, c’est Frank Defays qui assurera l’intérim en attendant l’arrivée d’un nouvel entraîneur principal.