Suite à plusieurs contrôles dans diverses entreprises de titres-services, le ministre du Travail, Pierre-Yves Dermagne met en lumière un problème qui touche la majorité du secteur : les infractions à la réglementation sur le bien-être sont très fréquentes. Absence d'évaluation des risques spécifiques, absence d'attention et de surveillance de la santé, … Les travailleurs sont exposés à de nombreux risques, ils réclament plus de sécurité.
De nombreuses infractions à la réglementation sur le bien-être ont été constatées dans des entreprises de titres-services. Des 175 visites de contrôle ont découlé notamment 159 avertissements écrits.
« Aujourd’hui, le ministre Dermagne et les services du bien-être ont objectivé ce que les syndicats et les études prouvent depuis longtemps : il y a des infractions à la réglementation sur le bien-être dans le secteur des titres-services », indique Sébastien Dupanloup, secrétaire fédéral du secteur des titres-services de la FGTB.
Pas d’évaluation des risques !
L’absence d'évaluation des risques spécifiques est l’infraction la plus fréquemment identifiée. Elle concerne 2/3 des employeurs :
- Agents chimiques : 120 infractions
- Manutention manuelle de charges : 112 infractions
- Protection de la maternité : 85 infractions
« Il n’y a personne qui vérifie notre lieu de travail, si le matériel est en suffisance et ergonomique, quels sont les produits qu’on utilise, … Je me suis retrouvé dans des situations compliquées : pas de matériel, des torchons troués, des maisons avec des rats, sans produit, … », témoigne Aby-gaëlle Urbain, aide-ménagère et déléguée syndicale FGTB.
« Certains clients demandent à leur aide-ménagère de faire le travail d’une journée en 3h… », explique Sébastien Dupanloup.
« Parfois, nous expliquons les faits à nos responsables. Mais il y a toujours une peur de perdre un utilisateur, et donc des heures. Si un responsable vérifiait les conditions avant notre prestation, ça n’arriverait pas », ajoute Aby-gaëlle, l’aide-ménagère.
Et la santé ?
Une autre infraction est très fréquente, à savoir l’absence de surveillance de la santé de la travailleuse ou du travailleur.
« Je ne me sens pas en sécurité. J’ai eu beaucoup de problèmes de santé, que je n’avais pas avant de travailler. Et si je suis malade, c’est à mes frais. Rien ne prouve que c’est dû à mon métier. C’est donc important de mettre en place un suivi médical », explique Aby-gaëlle Urbain.
Sans compter l'absence :
- d'un plan d'action annuel pour le bien-être au travail : 65 infractions
- d'un plan de prévention global : 64 infractions
- de formation sur les agents chimiques : 1/3 des entreprises
Bref, pour les travailleurs et différents syndicats, il faut que ça change.
« On doit aller visiter les domiciles, évaluer le travail que ces employés réalisent, et nous demandons que les gouvernent régionaux mettent en place un contrôle médical périodique obligatoire pour garantir et sécuriser la santé des aides-ménagères », réclame Sébastien Dupanloup, secrétaire fédéral du secteur des titres-services de la FGTB.
Les différents syndicats espèrent que des sanctions seront prises en cas d’infractions. Le secteur veut vraiment que les choses changent pour la santé, pour la sécurité, et le bien-être au travail.
A.P.