Les travailleurs du CPAS de Charleroi n’ont pas choisi ce mardi au hasard pour aller manifester leur mécontentement auprès de leurs autorités. Tandis que certains se rendaient à Bruxelles pour assister à la manifestation européenne contre l’austérité, une centaine de travailleurs ont été reçus ce midi par le bourgmestre, le président du CPAS et Julie Patte.
Le mécontentement des travailleurs du CPAS n’est pas nouveau, les revendications qu’ils défendent aujourd’hui datent en réalité de 2022. Après avoir manifesté et arrêté le travail à plusieurs reprises pour dénoncer leurs conditions de travail, le personnel a enfin été reçu à l’hôtel de ville ce matin pour pouvoir énoncer ses difficultés.
A l’issue de cette rencontre, les travailleurs sont satisfaits, les échanges ont été cordiaux et ils ont le sentiment d’avoir été entendus. Les représentants syndicaux ont d’abord exposé les grandes lignes du cahier de revendications, ensuite les travailleurs ont pu à l’aide d’exemples étayer les dires de leurs délégations.
Une heure quart de discussion a été nécessaire pour démêler la situation.
Sur le plan quantitatif, les discussions doivent se poursuivre avec la Ville. Un travail de fond qui attend les syndicats pour voir sur quelle base ils pourront avancer. Les travailleurs de leur côté sont conscients des difficultés financières de la Ville et sont prêts à passer à l’étage supérieur et à aller faire entendre leur voix auprès des autorités régionales.
« La situation avec le bug informatique n’a pas aidé, le travail est titanesque, les travailleurs sont retournés aux formulaires papier. Le personnel est en sous-effectif chronique. Il demande aussi des locaux adéquats pour travailler. » explique Philippe Barbion de la CGSP ADMI
Le personnel revendique aussi la gratuité du parking, la réévaluation de leurs chèques repas qui n’ont plus été augmenté depuis des années. Les nominations de l’année dernière n’ont pas eu lieu et c’est donc une centaine de personnes qui devraient être nommées cette année, mais rien n’est encore prêt. Le plan d’embauche est lui aussi obsolète.
« Sur le plan qualitatif, nous avons aussi des idées à soumettre aux autorités et la Ville s’est engagée a nous recevoir rapidement. Nous voudrions réfléchir sur une amélioration des conditions de travail, des locaux, l’aménagement de certains horaires, la possibilité de reporter les congés maladie et le recours plus régulier au télétravail pour permettre au personnel de décrocher de temps à autre. »
Le président du CPAS a quant à lui proposé d’organiser un Team building afin de resserrer les liens au sein des travailleurs.
Les syndicats et les autorités de la Ville et du CPAS doivent donc se revoir après les fêtes pour entamer un véritable travail de fond. Mais nulle doute que les travailleurs iront de leur côté se faire entendre à Namur auprès du ministre des pouvoirs locaux pour permettre à la Ville de lâcher les cordons de la bourse en faveur de son CPAS.
L.E.