La province du Hainaut organise chaque année une exposition qui retrace la vie en camp de concentration. C’est à Fleurus qu’on la retrouve cette année. Différents films sur le sujet seront diffusés ainsi que le témoignage de rescapés. Nous sommes allés à la rencontre de Lili Leignel, une octogénaire qui a survécu à la guerre 40-45.
"Pour la mémoire" est une exposition qui retrace l’histoire des camps de concentration nazis et les centres d’exterminations. Chaque année, l’exposition se déplace dans le Hainaut et pour l’année 2022, c’est dans le Hall du Vieux Campinaire à Fleurus qu’elle y est installée.
"Je suis une déportée, je viens de France. Pour moi, c'est tellement important de témoigner, c'est devenu ma mission de vie. J'étais destinée à périr dans les camps et pourtant j'en suis sortie. Je suis juive et je ne sais même pas comment j'ai fait pour en sortir. J'étais avec mes deux frères qui ont également pû partir, pourtant nous n'étions pas des forces de la nature mais on s'en est sorti ", explique Lili Leignel, survivante de la Shoah.
Lili Leignel raconte son histoire à de nombreux élèves dans le but qu’ils comprennent ce qui s’est passé réellement dans les camps de concentration durant la guerre 40-45.
"J'avais à peine 11 ans que j'ai du aller dans le camp mais mes frères étaient encore plus jeunes, ils avaient 9 et 3 ans, c'était terrible ! Mais ce qui nous a sauvé, c'est de ne pas être passé par Auschwitz car les enfants de moins de 15 ans, ils les mettaient directement dans les chambres à gaz. Alors moi et mes frères ont auraient directement été brûlés. Notre chance entre guillemet, c'était d'être à Ravensbrück, nous y sommes resté 14 mois. On souffrait de faim, de froid et de peur. Les SS étaient tellement effrayants avec leurs chiens qui étaient dressés pour attaquer les détenus. Savez-vous que j'ai encore peur des chiens de nos jours ! Il y a vraiment des choses qui nous ont marqués", confie Lili Leignel.
Après deux ans enfermés dans le camp de concentration, Lili et ses frères ont pu retourner en France en laissant leur mère qui était tombée gravement malade.
"Malheureusement, papa nous ne l'avons plus jamais revu. Nous avons appris plus tard, par d'autres déportés du camp de Buchenwald où était mon papa qu'il avait tenu le coup jusqu'au bout. Mais malheureusement, quelques jours avant la libération les nazis ont rassemblé un groupe de Juifs hors du camp et là, tout le groupe a été mitraillé", poursuit Lili Leignel.
Un récit plus que touchant
"C'était vraiment touchant quand elle raconte tout ce qu'elle a vu et vécu. Quand elle pensait que sa maman était décédée mais que finalement elle la retrouve, c'était très émouvant", confie Anaïs.
"Elle a vécu une vie difficile avec sa mère et ses frères. On comprend vraiment ce qui s'est passé durant la guerre, quand nous n'étions pas nés", racontent Romane et Baptiste.
Le témoignage, une mission de vie pour Lili Leignel.
"C'est indispensable à mes yeux pour que tous les jeunes sachent que ça a réellement eu lieu malheureusement, mais que ça ne doit plus jamais se reproduire ! "
L’exposition "Pour la mémoire" est à découvrir jusqu’au 25 février prochain. Elle est riche en photos documents et dessins, elle apporte un éclairage sur la persécution et la détention de millions de communistes, résistants, Juifs, Tsiganes, handicapés et homosexuels sous le régime nazi.